Vers un nouveau mode de gestion de l'Education nationale inspiré des enseignements des théories de l'agence et des parties prenantes

Abstract

Les théories de l'agence et des stakeholders apportent un éclairage nouveau sur la gestion de l'Education Nationale caractérisée par l'emboîtement de trois niveaux de décision que sont le ministère, les académies et les établissements d'enseignement. Leurs dirigeants élaborent leur stratégie en fonction des demandes parfois contradictoires du mandant et des autres parties prenantes que sont le personnel, les usagers et les collectivités territoriales. Le formalisme contractuel, mécanisme de régulation privilégié entre les trois niveaux de décision, présente certaines insuffisances en raison du contexte éducatif et de la nature des contrats. Ce mécanisme de gouvernance est complété dans le cadre de ces relations et de celles avec les autres parties prenantes par des mécanismes de type relationnel au service de la coopération. Une analyse des discours stratégiques du ministère démontre que le rôle et l'autonomie de l'académie sont pour partie occultés. Le ministère est ambigu face à l'autonomie des établissements, il incite les chefs d'établissement à coopérer avec l'ensemble des acteurs locaux pour élaborer la politique de leur établissement mais en même temps il souhaite développer un formalisme contractuel au service d'objectifs nationaux. L'analyse des projets académiques montre que sont surtout pris en compte les objectifs nationaux. Leur élaboration n'est pas le résultat d'une large démarche participative. L'absence de planification stratégique empêche les parties prenantes de surveiller les actions académiques et d'évaluer leurs résultats. En revanche les recteurs semblent recourir à des mécanismes relationnels et mettent au centre de leur gestion un certain nombre de valeurs (mission de service public, égalité des chances, équité) partagées par l'ensemble des parties prenantes.

Évolution des pratiques managériales d’un chef d’établissement

“…Nous assistons à une convergence des pratiques managériales, utilisées habituellement dans les organisations du secteur privé vers le secteur public (Desmarais et Abord de Chatillon, 2010). Au vu de l'évolution du rôle statutaire du CE et du manque d'accompagnement, ce dernier doit procéder à des innovations managériales afin de satisfaire les différentes parties prenantes (Pupion et al, 2006) : enseignants, élèves, parents d'élèves, personnel administratif et autorité de tutelle (rectorat mais également conseil départemental et mairie). L'enjeu va, par conséquent, être de chercher à améliorer la qualité des prestations fournies non à coup de grandes réformes pensées d'en haut mais à partir d'actions proposées par les intéressés eux-mêmes.…”

“…Plusieurs constats ont été relevés suite à ces 14 premiers entretiens qui nous ont permis d'appréhender la nature des innovations managériales développées au sein du collège dans lequel nous menons notre étude. • Des aspects organisationnels Des aspects organisationnels apparaissent, avec notamment la mise en exergue de la place et des attentes des parties prenantes (Pupion et al, 2006). Même si on assiste toujours à l'existence de relations très hiérarchiques (liée à la structure de l'administration publique française), " le CE ne fera rien seul.…”

“…Il porte sur une durée de 4 ans (2018-2022) avec l'impossibilité de le remettre en cause. L'incertitude fait partie des aspects le caractérisant au même titre que la transversalité et la combinaison des compétences de toutes les parties prenantes(Pupion et al, 2006). Enfin, il s'agit d'un projet portant sur une idéologie progressiste.…”

“…Pour cela, il envoie un grand nombre d'informations au risque que certains se sentent inondés. Il diversifie également les pratiques de communication, de conduite de réunion et reste attentif aux attentes des différentes parties prenantes(Pupion et al, 2006).Par ailleurs, l'intervention de la DASEN confirme que le choix du CE n'est pas "anodin".Il est "intéressant de voir l'évolution sur plusieurs années car le choix du personnel de direction se fait sur mutation et profil donc on choisit une équipe de direction quise sent engagée et investie dès le départ. Pas de choix par défaut.…”

Le rôle des commerciaux dans le développement de la performance organisationnelle : le cas des CFC dans les établissements d'enseignement public

“…Schéma n° 1 : Présentation synthétique des trois classes (Pupion et al, 2007 ;2006). Les nombreuses strates décisionnelles représentées principalement par le rectorat, le DAFCO, le conseil interétablissements du GRETA, le conseil académique consultatif de la formation continue, et le bureau du GRETA, ne sont que partiellement coordonnées, rendant le management stratégique opérationnel académique défaillant.…”