Les premiers mouvements de revendications liés à la fouille des restes humains sont apparus dans les pays anglo-saxons au cours des années 1970. Aujourd’hui, de nouvelles sensibilités émergent en Europe, comme en témoignent les débats ayant eu lieu ces dernière années autour de plusieurs fouilles en Angleterre et en France. Les demandes de réinhumation avancées par certaines communautés nous poussent à interroger les notions d’éthique et de respect dans le traitement des restes humains archéologiques. Les manifestations du respect dû aux morts sont en effet éminemment subjectives et varient énormément selon les cultures et les individus. Dès lors, les archéologues peuvent adopter plusieurs stratégies pour tenter de répondre aux revendications d’une manière qui satisfasse à la fois les sensibilités de certains groupes et les besoins de la science. D’une part, ils peuvent sensibiliser le public à l’intérêt de leurs recherches et, d’autre part, ils peuvent parfois trouver des compromis acceptables pour toutes les parties impliquées. Il semble cependant important de rester vigilant afin de défendre les intérêts de la science et de prévenir l’arrivée de réglementations préjudiciables à la recherche, comme on a pu le voir ces dernières décennies aux États-Unis et en Angleterre.