Les deux grands types de sépultures aujourd'hui représentés, respectivement, dans les montagnes et les plaines du nord du Cameroun apparaissent comme les expressions matérielles des rapports entretenus entre les morts et les vivants. Par extension, ces sépultures témoignent de la place, fort variable, réservée aux ancêtres par les sociétés régionales. Considérées à la lumière des données ethnographiques, les sépultures anciennes fouillées dans la région de Maroua (département du Diamaré), laissent envisager le développement local d'un culte des ancêtres dès le début du second millénaire AD, processus qui sera entravé par l'arrivée incessante de groupes issus des plaines orientales.
Référence électronique Lola Bonnabel, « Approche anthropologique de la société Aisne-Marne à partir de ses pratiques mortuaires dans le cadre de l'archéologie préventive (Champagne-Ardenne, VI e-III e siècle avant notre ère) »,
Peu de métiers entraînent un contact direct avec le corps mort. Parmi ceux-ci, l'archéologie et plus spécifiquement l'archéothanatologie ont permis depuis des décennies d'exhumer et d'étudier des centaines de milliers de trépassés, dont il ne reste, dans la plupart des cas, que les os. Deux types de structures livrent des restes humains : les tombes et… les autres. En effet, si le cadavre peut être confiné à un espace sépulcral, il est susceptible de faire l'objet de multiples traitements, qui peuvent, ou non, être funéraires 1. Quoi qu'il en soit, l'une des missions de l'archéologue travaillant sur les vestiges humains est de chercher à retrouver, à partir de restes secs, minéraux, l'ensemble des étapes qui se sont succédé du décès d'un individu à la constitution de ce qui deviendra une structure archéologique : comment ce défunt at -il été inhumé ? Comment est-il mort dans cette tranchée de la Grande Guerre ? Mais ces gestes prennent davantage sens s'ils sont confrontés aux informations provenant de l'étude du squelette : s'agit-il d'un homme ou d'une femme ? Quel âge avait cet enfant ? Quel était son niveau de vie ? L'objectif étant l'étude des sociétés anciennes 2. Pour comprendre les dépôts, la discipline n'a de cesse de restituer les parties molles disparues, de recomposer les positions initiales des sujets, de réfléchir à l'incidence des processus de la décomposition sur les squelettes étudiés. Le cadavre est donc au centre des préoccupations mais brille parallèlement par son absence. De ce regard en creux surgissent des mots, des techniques et également du ressenti. Il nous a semblé intéressant d'interroger un groupe d'archéologues du funéraire, de décrypter le vocabulaire utilisé dans la profession, de remonter la chaîne opératoire du travail de reconstruction du cadavre. Pour les Anglo-Saxons, étudier les archéologues est un sujet en soi, une démarche le plus souvent réflexive ou initiée par des archéologues, comme en témoigne une
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