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Au travers de l’analyse de la mise en place d’une infrastructure de diffusion de données au sein d’une collectivité française, cet article interroge le modèle de la plateforme comme nouvel instrument de gouvernement urbain. Il souligne dans un premier temps le pouvoir d’agir de la plateforme en associant ses caractéristiques (centralisation et standardisation de données) à un processus de métropolisation caractérisé par l’émergence d’une nouvelle autorité urbaine. Il tempère ensuite ce processus en mettant en avant les « data frictions » soulevées au cours de la mise en place de cette infrastructure, qui conduisent à l’émergence d’un modèle hybride, complexifiant la gouvernance urbaine.
Le développement des démarches d’ open data et de smart cities au sein de nombreuses métropoles met en lumière l’application des principes du libéralisme informationnel à l’échelle urbaine. À partir d’une enquête ethnographique au sein de la métropole de Lyon, cet article propose d’interroger ce que la mise en circulation des données fait à l’administration. Trois hypothèses sont poursuivies : Les politiques d’ open data catégorisent les données indépendamment des attachements qui les constituent. Cette catégorisation de la donnée comme entité libre et autonome permet de les rendre gouvernables et d’envisager une administration de la donnée qui dépasse l’organisation administrative et sectorielle de l’action publique. Toutefois, les attachements constitutifs des données viennent contrarier la mise en œuvre de cette administration transversale. Plutôt qu’une politique métropolitaine de la donnée, il faut envisager des politiques plurielles de données.
Loin des espérances initiales de renouvellement démocratique et de développement économique territorial, les effets des politiques d’open data menées par les collectivités territoriales paraissent relativement limités. Cette désillusion s’explique en partie par la vision réaliste et purement technique de la donnée initialement dominante. Or, les données sont des dispositifs sociotechniques inscrits dans des infrastructures informationnelles qui contraignent leur réutilisation. Leur mise à disposition n’est pas suffisante, elle doit s’accompagner d’opérations supplémentaires pour assurer leur solidité. La recomposition des gouvernements urbains liée à l’ouverture des données se joue précisément dans cette phase intermédiaire. La prise de conscience de cette dimension politique de la donnée conduit à envisager celle-ci non plus uniquement comme un instrument mais également comme un enjeu de politique publique.
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