Troubles du spectre autistique Outils diagnostiques Diagnostic différentiel Introduction. -Les évolutions actuelles en santé publique amènent les autorités qualifiées à proposer, dans leurs recommandations de bonne pratique pour l'évaluation et le diagnostic des troubles du spectre autistique (TSA), des procédures qui s'appuient sur l'utilisation de l'Autism Diagnostic Interview-Revised (ADI-R) et l'Autism Diagnostic Observation Schedule (ADOS) considérés comme un « gold standard ». Cependant, la problématique du diagnostic différentiel reste prégnante dans la pratique clinique. Objectifs. -Notre objectif vise à souligner et nuancer les qualités métrologiques de l'ADI-R et de l'ADOS concernant le diagnostic différentiel des troubles autistiques, en proposant une synthèse des études récentes pour soutenir l'intérêt de maintenir ouverte une réflexion sur les modalités diagnostiques. Méthode. -Notre revue sélective de la littérature récente met en avant les études qui confrontent l'ADI-R et l'ADOS, utilisés indépendamment et en combinaison, à diverses problématiques différentielles en clinique adulte et infantile de l'autisme, afin d'en souligner les qualités et les limites.Résultats. -Les données issues de ces outils sont utiles dans le processus diagnostic des troubles du spectre autistique et constituent des preuves diagnostiques solides, à la condition d'une association avec un regard clinique critique. Cependant, ces éléments demeurent insuffisants car ces outils manquent de finesse pour l'évaluation des formes autistiques hétérogènes et des tableaux cliniques voisins. Conclusions. -La problématique de diagnostic différentiel reste au premier plan dans la clinique de l'autisme, dès lors une formalisation des démarches diagnostiques doit pouvoir rester ouverte et accompagnée d'une démarche clinique créative, en particulier dans les situations complexes peu solubles par les outils diagnostiques classiques.
Introduction.-Plusieurs débats scientifiques et politiques contemporains insistent sur l'importance de ne plus concevoir l'autisme comme une forme de psychose. Toutefois, de nombreux cliniciens et chercheurs identifient des chevauchements symptomatiques entre le spectre de la schizophrénie et le spectre de l'autisme. C'est particulièrement le cas pour l'autisme Asperger chez l'adulte et des formes dites atténuées de schizophrénie. Méthode.-Nous exposons ces difficultés diagnostiques à partir de l'étude qualitative, projective et psychométrique d'Etienne, un jeune homme ayant des troubles de la communication sociale et certaines conduites excentriques. Résultats.-La passation du Questionnaire de la personnalité schizotypique et de l'Adult Asperger Assessment montre qu'Etienne se qualifie pour les deux diagnostics de schizotypie et d'autisme Asperger. Une analyse clinique, associée à la passation de l'épreuve projective du test de Rorschach, nous amène à faire l'hypothèse d'une « structure autistique » sous-jacente. L'analyse porte notamment sur le rapport au langage et au double entretenus par Etienne, qui viennent éclairer les difficultés dont il a pris conscience. Discussion.-La clinique structurale semble une alternative pertinente lorsque la clinique spectrale, centrée sur les manifestations comportementales, ne parvient pas à discerner suffisamment les fonctions des symptômes. L'articulation entre approches psychométrique, projective et clinique reste néanmoins à parfaire auprès d'une cohorte plus importante. Conclusion.-La confusion diagnostique entre autisme et psychose a été renforcée par les approches quasidimensionnelles adoptées récemment dans les grandes nosographies internationales. Une clinique différentielle plus fine semble possible, en s'intéressant aux difficultés et aux solutions associées à un fonctionnement autistique.
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