Cet article s’intéresse au travail émotionnel réalisé dans le cadre de l’accompagnement féministe de femmes victimes de violences conjugales. Il s’appuie sur une enquête par observations et et entretiens réalisée dans deux associations. Un certain nombre de tensions sont engendrées par le décalage entre le projet féministe d’autonomisation des femmes porté par les associations, et les attentes, valeurs et représentations des femmes accueillies. Il s’agit alors de montrer comment le travail émotionnel peut contribuer à résoudre, ou tout au moins à atténuer cette contradiction, tant en ce qui concerne la gestion des émotions ressenties par les professionnelles, qu’au travers du travail sur les émotions des femmes accueillies. Les situations d’entretiens étant chargées d’affects contradictoires et douloureux pour les femmes, le travail émotionnel se révèle ainsi être au cœur de la professionnalisation du travail d’accompagnement.
Le Planning Familial, association féministe et d’éducation populaire, est plus connu pour son action envers le public que pour les modes d’organisation du travail salarié et bénévole qui peuvent s’y déployer. À partir de l’exemple du Planning Familial de la Haute-Garonne, cet article propose une analyse critique de la mise en œuvre d’un fonctionnement autogestionnaire, au sein d’une association féministe où travaillent des salariées et des bénévoles 1 .
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