Le Sahara est l’une des dernières régions d’Afrique à être encore sous-explorée par les sociétés pétrolières. Cependant, depuis que les cours du brut se sont envolés, il y a une dizaine d’années, l’enclavement, principal obstacle de la région, a pu être surmonté grâce à l’accroissement exponentiel des budgets d’exploration. De plus, l’arrivée de sociétés étatiques, en particulier venant de Chine, a fait passer la rentabilité immédiate après la nécessité absolue de mettre au jour de nouvelles réserves. Cependant, l’étude des cas mauritanien, malien, nigérien et tchadien montre bien combien les situations sont différentes. Certains produisent déjà, comme la Mauritanie (en petite quantité) et le Tchad (le seul exportateur net de la région), tandis que le Niger produira dès 2012 et le Mali, par une sélection hasardeuse des compagnies, n’a pas vu un seul forage depuis des décennies. Ces quatre États se caractérisent aussi par leur absence totale de coopération dans ce domaine pétrolier. Cela serait pourtant nécessaire dans une zone si particulière en termes de climat, de géographie et de sécurité (AQMI et Touaregs).
Premier producteur de pétrole en Afrique, le pouvoir au Nigeria sera confronté dans les prochaines années à de nombreux défis s’il veut éviter la poursuite du naufrage de ce secteur si central pour son économie. Le mandat du président Goodluck Jonathan, qui vient de s’achever en mai 2015, a considérablement détérioré la confiance des investisseurs pétroliers qui ont diminué leurs activités dans la région riche en hydrocarbures du delta du Niger. Le nouveau chef de la Fédération, Muhammadu Buhari, aura à fort à faire pour récréer les conditions d’une confiance avec le secteur privé, notamment sur des points clés comme la fiscalité, la sécurité, la corruption et le vol du brut sur les infrastructures.
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