Ce que peut apporter la résilience à la prévention des désastres: Exemples en Lavours et en Chautagne (Ain, Savoie). Résumé : L'article justifie l'intérêt et les limites du recours à la notion de résilience, tant pour la recherche que pour la gestion, dans le domaine de la prévention des risques de désastres. Pour ce faire, il mobilise deux sites près du Rhône où l'aléa inondation est comparable (différencié, mais présentant des points communs), l'un à Culoz, près des marais de Lavours, et l'autre en Chautagne, sur la commune de Chanaz, mais où le risque d'inondation est géré de manière opposée. La compréhension du contraste de gestion et de peuplement observé révèle la recomposition de trois approches-types de la prévention qui sont : aléa centrée, approche territorialisée des risques, et résilience. L'intrication de ces approches successives permet de comprendre pourquoi il peut y avoir autant de définitions différentes de la résilience, leur caractère possiblement contradictoire, et les nombreuses contestations de la notion. Mais elle permet aussi de défendre pourquoi une approche intégrée de la résilience est utile à la compréhension des risques de désastres, tout autant qu'à la gestion. Ainsi envisagée, la résilience permet d'expliciter les apports, en même temps que les limites, des politiques de prévention des risques de désastres.
La gestion des territoires est confrontée à de nombreux défis du fait des changements globaux et de la dynamique d’urbanisation qui les affectent. Manifestant les limites des approches fonctionnelles et sectorielles, ce contexte sensible invite à investir les approches systémiques pour éviter ce que certain qualifie de catastrophe civilisationnelle.Une de ces approches systémiques convoque la résilience comme mode d’action collective pour agir sur le futur des territoires. La résilience cherche en effet à influencer leur trajectoire dans un sens désirable, en associant les populations. Suscitant un véritable engouement, la résilience nécessite encore de stabiliser un cadre d’étude des espaces les plus exposés aux effets systémiques, en lien avec les changements globaux, en y adjoignant des leviers d’action.L’objet de cet article est de répondre à ce besoin des gestionnaires en mobilisant différents travaux récents.Trois séminaires organisés par le Cerema en 2016, 2017 et 2019 permettent de disposer d’un cadre de référence de la résilience des territoires exposés à des crises de natures multiples et devant relever des défis majeurs. Ce cadre de référence résulte des travaux collectifs des universitaires et de nombreux experts de plusieurs disciplines ayant mis en évidence l’apport des approches transversales.En s’appuyant sur ces travaux, l’article propose un cadre d’étude systémique des territoires. Deux exemples sont utilisés : celui de Givors, espace urbanisé situé au sud de la métropole de Lyon et celui de Semarang, ville littorale indonésienne exposée aux aléas naturels dont la subsidence. En mobilisant ces deux cas représentatifs des défis à relever par les gestionnaires des territoires, l’article montre comment le cadre d’étude renvoie à la résilience.L’article définit ce cadre en proposant plusieurs éléments caractéristiques d’un territoire exposé à de fortes interactions entre ses composantes humaines ou non humaines, à savoir : le cadre dominant, l’empreinte écologique, les notions d’espaces limites et d’espaces critiques, les types de perturbations, l’approche tripolaire et les leviers de résilience utiles aux gestionnaires.Enfin, la résilience nécessite d’associer étroitement les populations. A ce titre, l’article aborde dans le cadre prédéfini la question de l’habitat résilient et de l’habitabilité des territoires, et suggère quelques perspectives pour que cette préoccupation soit prise en compte.
Les politiques et les pratiques concernant la réduction des risques de catastrophe dépendent largement des spécificités socio-culturelles et des connaissances qu’en ont les individus. Bien que la culture et le savoir soient des facteurs essentiels pour réduire ces risques, ils sont rarement traités ensemble de façon systématique et approfondie, que ce soit dans les études ou les programmes d’actions. Nous soutenons qu’une exploitation plus approfondie des résultats de la recherche sur les systèmes de la culture et de la connaissance est de nature à améliorer considérablement l’efficacité des mesures décidées pour l’atténuation des catastrophes. Cet article aborde comment la culture et la connaissance contribuent à la réduction des risques de catastrophe et en décrit des défis majeurs. Il présente également une approche conceptuelle qui permet de saisir les différents niveaux qualitatifs de la compréhension : les faits, les données, l’information, la connaissance et la sagesse. Tout au long de l’article, nous mobilisons des exemples empruntés au Viet Nam afin d’illustrer des cas courants de pratiques culturelles, économiques et populaires qui prévalent sur les logiques institutionnelles en matière de réduction des risques de catastrophe. Ces pratiques révèlent les éléments qui provoquent la fragmentation du savoir. Orienter les objets de recherche vers des questions de connaissance culturelle et sociale conduirait à mieux saisir les processus structuraux qui favorisent la vulnérabilité face aux catastrophes, ainsi que les processus socio-culturels qui construisent notre compréhension des risques de catastrophe.
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