Résumé Parmi les premières sociétés sportives de la fin du xix e siècle, le Club Alpin Français (CAF), créé le 2 avril 1874, attire particulièrement l’attention de par l’originalité de son rapport aux femmes. À l’époque où l’exclusion des femmes des sociétés sportives constitue la règle, la mixité défendue par le CAF paraît étonnante compte tenu de l’incompatibilité suspectée entre les valeurs viriles de l’alpinisme et les stéréotypes attribués au sexe féminin à la fin du xix e siècle. S’appuyant sur les travaux antérieurs sur l’histoire de l’alpinisme mais aussi sur les réflexions scientifiques et méthodologiques de l’histoire des femmes, notre étude interroge la rencontre entre les femmes et l’alpinisme à l’aube du xx e siècle. Comment se manifestent les effets du genre et l’alpinisme a-t-il été susceptible de faire évoluer le genre féminin ? Il apparaît que l’alpinisme implique alors une rencontre d’un « nouveau genre » où les femmes « jonglent » entre concession et transgression. Ainsi, tout en se conformant aux règles de la domination masculine et au projet républicain des fondateurs du CAF, les femmes alpinistes accèdent, au nom de l’hygiène, de l’éducation et du tourisme, à un espace de pratique physique et moral totalement novateur pour leur genre.
À partir d’une analyse des travaux menés en France sur l’homophobie dans le sport (dans les cadres associatifs et scolaires), cette étude a questionné, entre janvier et mars 2016, 413 étudiant·es en STAPS concernant leur perception de l’homosexualité, leur vécu et connaissance de l’homophobie et les apports de leur formation par rapport à ces points. Ce premier état des lieux met en exergue une banalisation et un usage quotidien de violences verbales, sociales et physiques qui hiérarchisent et divisent les sexes et les sexualités, assorti d’une faible prise de conscience professionnelle des processus à l’œuvre. En perspective de ce travail, s’engage une réflexion autour de l’utilisation du langage concernant l’homosexualité, autour de l’évolution des normes en place et autour du discours et positionnement des enseignant·es de la formation universitaire.
Les résistances de l'école Michaël ATTALI Cécile OTTOGALLI-MAZZACAVALLO Jean SAINT-MARTIN Entre 1959, où l'école connaît une transformation structurelle majeure par l'intermédiaire de la réforme initiée par Jean Berthoin, et 1975, où le collège unique est instauré sous l'effet des lois Haby, se développe une vaste politique de démocratisation de l'enseignement, unanimement sous-tendue par le concept d'égalité des chances. Dans le même temps, la mixité dans l'enseignement s'installe progressivement. Cette nouvelle organisation pédagogique est-elle l'occasion de promouvoir ou de revendiquer l'égalité entre les sexes ? L'utopie égalitaire de l'école est aujourd'hui amplement contredite et il apparaît évident que la mixité n'y suffit pas 1. Celle-ci s'impose en effet non seulement sous le poids « d'arguments économiques qui sont au fondement des politiques de l'État » 2 mais aussi et surtout sur la base d'une vision sexuée des rôles sociaux. À l'aube de la Cinquième République, mixité et égalité ne sont pas interpellées dans leur éventuelle interaction. L'analyse d'une des principales revues éducatives, l'Éducation Nationale (EN) 3 , révèle qu'il « est fort difficile de penser l'égalité des sexes autrement que par la différence » 4. Malgré des 1
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