Environ 250 analyses chimiques par voie humide et à la microsonde électronique de braunites naturelles, neltnérite et braunite II ont été reportées sur un diagramme triangulaire dont les sommets correspondent à la composition de trois types de couches d'octaèdres A = Mg8O12, B = Mn2+2Mn3+4Si2O12 et B' = Ca2M43+Si2O12. Des empilements réguliers de ces couches caractérisent les structures des trois pôles du groupe : braunite Mn2+Mn3+6SiO12, neltnérite CaMn3+6SiO12 et braunite II CaMn3+14SiO24. Les points représentatifs se localisent grosso modo dans ce triangle avec peut-être un léger excès de silice. On constate une concentration très étroite près du pôle neltnérite, plus étendue vers la braunite II et la braunite. L'existence d'une série continue braunite-neltnérite de formule générale (Mn2+1-rCar)Mn3+6SiO12 n'est pas entièrement prouvée malgré de nombreuses analyses de braunites calcifères pour lesquelles r varie de 0,1 à 0,47. L'amorce d'une série de solutions solides binaires apparaît nettement entre la braunite II et la neltnérite mais la coexistence, à Tachgagalt (Maroc), de ces deux minéraux, interdit de la considérer comme continue.

Etude détaillée d'un minéral conservé dans la "collection De Launay" (B.R.G.M., Orléans) sous l'appellation "wolframite du Tifernine (Maroc)", montrant qu'il est une wakefieldite-(Ce) non plombifère. C'est la deuxième occurrence de wakefieldite-(Ce) dans le monde, et la première d'un minéral exempt de plomb. Se présente en faisceaux de veinules noires à brun noir, montrant un clivage parfait, dans du quartz blanc massif. Formule d'après les analyses à la microsonde électronique : (Ce0.52La0.18Nd0.15Y0.07Pr0,05Sm0,02)Σ = 0,99(V0,92As0,08)Σ = 1,00O4. L'affinage structural (R = 1,4 %, anisotrope), dans le groupe spatial I41/amd, confirme l'hypothèse d'une structure de type zircon, a = 7,354(3) Å, c = 6,488(4) Å. Principales raies du diagramme de poudre : 3,67(10) 2,75(6) 4,87(4) 1,89(4) 2,29(2) 1,84(2). dmes = 4,76, dcalc = 4,80. Dureté 250 kg/mm2. Stable jusqu'à 1050 °C au moins. Soluble dans HCl. Uniaxe positif ; n0 = 1,97(2) brun pâle translucide ; ne = 2,16 brun noisette foncé presque opaque. Sur section polie, ressemble à la huebnérite : pléochroïsme distinct, anisotropie forte, colorée de jaunâtre pâle à gris bleuâtre, abondantes réflexions internes rouges, R0 = 10,6, Re = 13,6 % pour λ = 589 nm.

Quadratique MJacd ; a = 9,464 ± 0,002, c = 18,854 ± 0,01 Â, Z = 8. Principales raies du diagramme de poudre (32 raies observées), qui a été indicé : 4,730 (2) (200) ; 3,506 (2) (213) ; 2,728 (10) (224) ; 2,364 (3) (400,008) ; 2,170 (3) (316) ; 2,157 (3) (143) ; 1,672 (8) (408) ; 1,427 (6) (622) et 1,365 (2) (448). Grains millimétriques noirs, parfois en cristaux ditétragonaux dipyramidés. Pas de clivage, aucune macle observée. Dureté Mohs 6, Vickers : 1200. dmes = 4,63 ± 0,05, dx = 4,65. En sections polies : faible anisotropic avec teintes de polarisation grises à gris-brunâtre. Pouvoirs réflecteurs en lumière jaune de Na : 19,0 % (ordinaire ?) et 20,2 %. Les analyses quantitatives réalisées à la microsonde électronique, sur plusieurs grains, donnent des résultats très concordants et très voisins de la formule théorique CaMn6SiO12. Trouvée dans le filon 2 de Tachgagalt (Anti-Atlas, Maroc) avec divers minéraux contenant également Mn et Ca. Plus étroitement associée à une braunite calcique, de composition voisine de celle de la braunite II. Les échantillons types sont conservés à l'École nationale supérieure des Mines de Paris. Le nom de neltnérite est proposé en l'honneur de L. Neltner.

Un échantillon de minéral pulvérisé est chauffé dans un four à température régulièrement croissante. A l'aide d'un microphone sensible on enregistre la fréquence de décrépitation en fonction de la température. L'interprétation de la courbe obtenue permet d'avoir la température approchée de dépôt du minéral. Un dispositif de filtrage original est utilisé pour réduire ou éliminer les bruits parasites des signaux microphoniques et facilite l'interprétation.