Cette contribution analyse comment les structures et les professionnel·le·s de jeunesse des quartiers populaires, qui assoient leurs pratiques sur un travail basé sur la confiance et l’accueil libre, répondent aux missions parfois contradictoires qu’on leur assigne. En effet, ces lieux, inscrits dans les quartiers et leurs sociabilités, doivent également constituer des leviers pour en sortir. La légitimité des professionnel·le·s qui y exercent se construit auprès des jeunes, au quotidien, à partir d’un ancrage et des compétences locales. Cette proximité réveille toutefois le spectre de la politique des « grands frères », symbole d’une non-professionnalité et d’un enfermement des professionnel·le·s dans une identité et un territoire dont ils doivent se démarquer.
Dans quelle mesure des situations ou des faits connus ou vécus par des jeunes de quartiers populaires constituent-ils des repères communs ? Et contribuent-ils alors à la construction d’un « nous » ? Les ateliers menés avec une centaine de jeunes de dix quartiers ou villes populaires d’Île-de-France ont mis en évidence le marquage mémoriel des attentats de 2001 et 2015 et les compétitions de football. Si les liens avec l’histoire des quartiers populaires sont ténus, des continuités s’affirment dans l’histoire récente : celles des relations violentes avec la police et des luttes contre le racisme et la discrimination dans le monde. Plus que la construction d’un « nous », se dessinent ainsi des dynamiques d’identifications multiples, sources possibles de conscientisation sociale.
Cet article prend pour objet l’analyse d’une séquence ethnographique autour des différentes manières d’occuper les places assises dans un espace public du quartier en gentrification de La Chapelle à Paris. La description des compromis entre les différentes parties prenantes à travers le prisme des jeunes qui fréquentent cet espace permet de mettre en évidence les différentes catégorisations dont ces jeunes font l’objet et qu’ils sont eux-mêmes amenés à produire pour justifier et trouver leur place dans cet espace en transformation. L’approche empirique permet de discuter les travaux sur la gentrification en nuançant et complexifiant les analyses centrées sur des dynamiques d’éviction et de compétition pour l’espace. Les modalités de gestion du partage de l’espace ouvrent sur l’hypothèse d’une gestion « de fait » de ce dernier, qui s’apparenterait à une « infra-politique » de l’espace public urbain.
À partir d’entretiens et de vidéos réalisés dans le cadre de la recherche participative Pop-Part, l’article s’interroge sur la manière dont des jeunes issus d’une dizaine de quartiers populaires franciliens font l’expérience des transformations urbaines qui affectent leur lieu de vie. Il montre tout d’abord que celles-ci sont à la fois valorisées et critiquées. Puis il fait apparaître que la nostalgie de ce qui a disparu, articulée à celle de l’enfance, marque les discours sans être exempte d’une tonalité critique. Enfin, les changements de peuplement accompagnant certaines de ces mutations urbaines et les confrontations et interrogations qui en découlent contribuent à la construction d’identités collectives qui restent néanmoins fragiles.
Les espaces du pavillonnaire ont souvent été associés, dans l’opinion publique comme dans plusieurs travaux de recherche, à des formes d’individualisme poussées en marge des grands centres urbains. Partant d’un cas en Seine-et-Marne, cet article voudrait montrer l’émergence d’un « nous » chez les jeunes du pavillonnaire, à partir de trajectoires résidentielles convergentes et d’affiliations territoriales plurielles. Ce « nous » s’élabore autour de l’expérience commune d’une ascension fragile pour accéder au pavillonnaire et pour s’extraire des quartiers urbains populaires dont ils partagent des éléments de culture et des références dans leur vie familiale. Il offre en définitive un capital culturel qui fait du périurbain pavillonnaire un lieu d’assurance et de réassurance, et qui leur permet de naviguer entre différents mondes sociaux.
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