Documents pour l'histoire des techniquesNouvelle série 17 | 1 er semestre 2009 L'invention technique et les figures de l'inventeur (XVIII e -XX e siècles) Chronique d'une invention : le phonautographe d'Édouard-Léon Scott de Martinville (1817-1879) et les cercles parisiens de la science et de la technique Chronicle of an invention : the phonautographe by Édouard-Léon Scott de Martinville (1817-1879) and Parisian circles for science and technology
L'article interroge la proximité, longtemps soulignée par les historiens, entre la Société d' encouragement pour l'industrie nationale et le Conservatoire des arts et métiers dans la première décennie du xix e siècle, en s'appuyant sur un approfondissement de nos connaissances. Il souligne le rôle de son premier président, Chaptal, dans la conception d'une institution originale, d'abord par son utilitarisme et son souci de communication, ensuite par l'ampleur de ses champs d'action, qui explique le recours à des experts, notamment ceux du Conservatoire, aux compétences multiples. Mots-clésConservatoire des arts et métiers, diffusion des savoirs, invention technique, Jean-Antoine Chaptal (1756-1832), Société d' encouragement pour l'industrie nationale Promoting Innovation beside the Conservatoire des Arts et Métiers: the early years of the Société d'Encouragement pour l'Industrie
The first projection of the Lumière cinematograph took place on March 22, 1895, at a conference in the Parisian headquarters of the Société d' encouragement pour l'industrie nationale. Although the Société d' encouragement had organized the conference, it was not widely remembered and played little role in the memory politics of the institution. This is rather surprising, given that the Société was usually quick to highlight what it considered to be decisive innovations that had led to the development of new industrial sectors. However, the session of March 22, 1895 remained in the shadow of the Société's memory for several decades. It was only very gradually valorized, through evocations and commemorations. Based on the institution's archives as well as on the knowledge we have today of the evolution of the Société's approach to encouraging invention, this article explores the reasons for this temporary oblivion and the ways in which the event has been revisited, in parallel to the evolution of the Société.
Une longue carrière dans une institution vouée à la sociabilité industrielle Jomard, devenu membre de la Société d'encouragement pour l'industrie nationale (la SEIN) en septembre 1815, en est rapidement devenu l'un des dirigeants ; il sera élu secrétaire adjoint en février 1816 et conservera ce titre pendant 29 années, jusqu'en novembre 1845, avant de prendre, trois ans plus tard, le titre honorifique de censeur qu'il conservera jusqu'à sa mort en 1862. L'évocation que je me propose de faire n'a pas la prétention de revenir sur le travail minutieux d'Yves Laissus, qui a montré dans son ouvrage tous les aspects de l'activité de Jomard au sein de la société 1. Je voudrais simplement mettre en évidence quelques points qui m'ont paru intéressants, dans le cadre des recherches que la commission d'histoire de la SEIN a entreprises sur cette dernière, à partir de son fonds historique : qu'est-ce que Jomard est venu faire à la société, en quoi il a contribué à l'objectif des fondateurs, et comment, enfin, il a participé à son évolution ? Il convient tout d'abord de rappeler ce qu'est la SEIN : elle avait été fondée en 1801 autour de Chaptal, par un groupe de savants, comme Berthollet ou Vauquelin, de hauts fonctionnaires comme Gérando, d'experts techniques comme Montgolfier, d'hommes d'affaires comme Delessert ou Scipion Périer, et « d'esprits éclairés » comme Lasteyrie. Sur le modèle de son aînée, la Society of Arts britannique, elle se donnait pour but premier d'encourager l'innovation, en distribuant des récompenses ou en organisant des concours, l'enjeu étant de mettre au point ou d'améliorer les produits ou les procédés jugés importants pour le développement productif du pays. Dans l'esprit de ses promoteurs, et notamment de Chaptal, la qualité de son travail et la garantie de son utilité devaient résider dans sa pratique : il fallait une confrontation indispensable et fructueuse entre « l'artiste », le praticien, le producteur, et le savant, l'expert, menée dans le cadre de comités spécialisés 2. Une arrivée tardive, dans un contexte particulier pour la SEIN (1815-1816) Jomard n'en est donc pas un des fondateurs, et il ne semble pas avoir eu, avant 1815, de liens particuliers avec elle, à l'exception d'un article paru dans le bulletin en 1806 sur sa technique de copie des inscriptions 3. On peut donc se demander les raisons de son entrée dans la société, et surtout de son accession extrêmement rapide à un poste dirigeant, à une date où ces derniers étaient encore largement monopolisés par les fondateurs 4 ; il allait d'ailleurs rejoindre au secrétariat deux d'entre eux : le secrétaire, Joseph de Gérando 5 et le secrétaire adjoint, Claude-Anthelme Costaz 6 .
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