Orange labs -France Télécom R&D 38-40 rue du Général Leclerc, 92794 Issy les Moulineaux cedex 9.A paraître dans Sociologie du travail vol 52, n°3, 2010. Résumé : Cet article propose un tour d'horizon du concept d'économie de l'attention. Dans un premier temps, il présente les principaux modèles théoriques qui explorent les mécanismes d'allocation d'une économie dans laquelle l'attention constitue la ressource rare. Différents attracteurs de l'attention sont mis en avant selon les auteurs : la reconnaissance, la pertinence, le style et la puissance de l'émetteur de l'information. Dans un second temps, l'article montre que l'économie de l'attention expose les acteurs de l'Internet et des médias électroniques à deux logiques en apparence opposées. La première, orientée vers l'utilisateur, vise à protéger l'attention de ce dernier de la surcharge informationnelle et à améliorer son allocation. La seconde, au profit des firmes, a pour objectif de capter l'attention des clients ou des auditeurs pour la monétiser. Concilier ces deux approches est à la fois une gageure pour l'innovation et un atout dans la concurrence de l'économie numérique.Mots clés : attention ; économie de l'attention ; surcharge d'information ; Internet ; publicité ; captation, reconnaissance, sociologie économique. Les termes de société de l'information, puis de société de la connaissance, ont souvent été utilisés pour qualifier la baisse du coût de l'accès à l'information avec la diffusion d'Internet. Pourquoi dès lors parler d'économie de l'attention ? L'argument, qui implique un renversement de l'analyse, a été formulé par Simon (Simon, 1971) : la rareté ne se situe pas dans l'information disponible mais dans la capacité à traiter cette information, autrement dit dans l'attention dont disposent les individus pour la traiter. Si elle n'est donc pas nouvelle, cette problématique se trouve actualisée par trois tendances récentes : i) la multiplication des objets communicants, leur utilisation croisée / simultanée / continue, de plus en plus dans des situations de mobilité, élèvent le risque de dispersion de l'attention (Datchary, 2005) ; ii) la publicité devient le modèle économique principal sur Internet (Beuscart et Mellet, 2008) et de plus en plus souvent également sur les terminaux mobiles (consommation de contenu, push sms, …) ; iii) la croissance exponentielle des volumes d'information disponibles sur le
La normalisation est devenu le mode de preuve privilégié de la sécurité en Europe. Les normes servent de support à la concurrence, à travers laquelle s'affrontent les entreprises sur le marché des produits, et les laboratoires sur le marché des essais. Ces deux catégories d'acteurs se retrouvent au Comité européen de normalisation pour élaborer des normes de sécurité qui ont comme particularité, à la fois d'anticiper les usages dans leur pluralisme, et de rester flou sur la nature de l'épreuve industrielle que les produits doivent franchir. Ce jeu sur l'interprétation des normes incite les protagonistes à recourir à un certain nombre de déplacements des procédures collectives d'élaboration (participation des différents intervenants, libre parole, preuves recevables...) que ce texte se propose d'analyser.
Le concept de privacy emprunté à l'anglais désigne usuellement le lien entre la personne et les technologies de l'information. Son apparition remonterait au dévelop-pement de la photographie dans la presse écrite au XIX e siècle (Warren et Brandeis, 1890). En France, le terme correspond assez largement au concept de « donnée à caractère personnel » au centre de la loi Informatique et Libertés de 1978. La qualification d'une donnée à caractère personnel, son traitement et sa connexion à d'autres bases de données deviennent trois enjeux centraux de l'informatisation. Aujourd'hui, alors que la communication électronique a connu de nombreuses évolu-tions, c'est le même dispositif juridique, révisé pour tenir compte de la directive européenne de 1995, qui traite de la question de la privacy. Avec la diffusion massive d'Internet et des usages qui lui sont associés, on peut néanmoins légitimement se demander si la notion est encore adaptée. La finalité de cet article est de montrer que les transformations en cours dans la communication réinterrogent fortement le concept de privacy 1 et invitent à repenser de manière radicalement différente notre manière de définir et de protéger la vie privée.
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