La simulation clinique pleine échelle tend à devenir un outil pédagogique de premier plan dans la formation des professionnels de santé. L’activité des formateurs dans ce format est un domaine de recherche émergent. Cet article se propose d’étudier l’activité de facilitation réalisée par les formateurs au cours de situations simulées. L’objectif vise à identifier les modalités de guidage et à repérer les logiques qui les sous-tendent. Le matériau empirique a été recueilli auprès de seize formateurs exerçant en Institut de formation en soins infirmiers (Ifsi) lors d’observations en situation et d’entretiens d’autoconfrontation. Nous identifions sept modalités de guidage (étayant, didactique, productif, instrumental, normatif, prospectif, et de commodité) interdépendantes et parfois en tension. La situation simulée est ainsi considérée comme un espace d’imprévus au sein duquel le formateur doit composer avec des préoccupations entremêlées et opérer des compromis équilibrés.
La simulation est une modalité pédagogique en pleine expansion dans les métiers de la santé. Ces formations ont la particularité de regrouper parfois des médecins et des infirmiers, ce qui est une modalité rare en formation. Cette étude s’intéresse à l’apport de l’interprofessionnalité en formation pour le développement des compétences collaboratives au cours de la gestion d’une situation d’urgence en anesthésie ou en réanimation. A partir d’observations directes de débriefings post-simulation et d’entretiens réalisés auprès d’apprenants en formation spécialisée ou continue, dans des groupes mono ou pluriprofessionnels, l’étude met en évidence que ces séances, basées sur l’apprentissage expérientiel et la réflexivité sur les pratiques, permettent de construire une vision partagée de la situation-problème ainsi que des schémas opératifs communs au service d’une meilleure communication et d’un « savoir travailler ensemble. »
L’année 2019 a officialisé la création de la discipline des sciences infirmières en France, dans la continuité du processus d’universitarisation amorcé depuis 2009. Si les infirmiers n’ont pas attendu cet acte de naissance pour s’engager dans un parcours doctoral, l’absence d’une filière universitaire en sciences infirmières n’a pas permis l’élaboration d’un état des lieux des thèses soutenues par des infirmiers dans les universités françaises. L’objectif de ce travail était de recenser ces travaux en identifiant les champs disciplinaires investis par les infirmiers et les approches méthodologiques privilégiées. À partir d’une recherche documentaire via différentes bases de données, nous avons identifié 132 thèses sur un empan temporel de 40 ans, avec une augmentation significative ces dix dernières années. 84 % de ces thèses sont soutenues dans les disciplines des sciences humaines et sociales, avec une très large part faite aux sciences de l’éducation. Les méthodes qualitatives sont privilégiées, avec des investigations utilisant les techniques par entretien. Les thèses dans le domaine des sciences biologiques et de la santé affichent quant à elles une progression récente. Ce recensement constitue un point de repère sur la production doctorale des infirmiers à un moment charnière de leur histoire professionnelle.
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