Pour des raisons éthiques, didactiques ou pédagogiques, la simulation est une méthode pédagogique largement utilisée dans l'enseignement des sciences de la santé. L'évolution récente des technologies et l'implication des hautes instances en charge de l'évaluation de la qualité des soins et de la sécurité des patients ont favorisé son essor dans les cursus de formation initiale et continue des professionnels de santé. Après avoir discuté des enjeux et des principes d'utilisation de la simulation en santé, nous présenterons successivement les outils et méthodes utilisés, leur impact et les implications pour la formation des enseignants en sciences de la santé.
MOTS-CLÉS : médecine humaine, compétence, transfert des connaissancesApprendre en contexte clinique est crucial pour développer et maintenir les compé tences des étudiants et des professionnels de santé (Pelaccia, 2016). Un élément clé de cet apprentissage est bien évidemment le contact avec le patient, celui-ci se voyant alors attribuer, le plus souvent implicitement, une mission pédagogique. Le soulager de cette mission (selon l'adage « Jamais la première fois sur un patient ») est une première bonne raison de recourir à la simulation (Granry et Moll, 2012). Au-delà de cette nécessité éthique, utiliser la simulation dans l'enseignement de la médecine et des sciences de la santé présente également un intérêt didactique, en mettant à disposition des enseignants et des formateurs du matériel permettant d'exposer les étudiants à des situations cliniques rares ou critiques, qu'il est difficile -voire impossible -d'appréhender en tant qu'acteur dans d'autres contextes.Dans une première partie de cet article, nous nous attarderons sur les principes pédagogiques qui sous-tendent le recours à la simulation, en discutant de l'intérêt