Le site archéologique de l'île Saint-Martin, sur la commune de Gruissan, est considéré comme l'emplacement probable d'une installation portuaire antique. En 1999, une demande de fouille programmée avait pour objectif de reprendre le dossier : seules la chronologie et quelques structures étaient connues grâce à l'article de M. Guy (Guy 1955) et à deux sondages réalisés en 1988 et 19902. Les fouilles récentes du site de l'île Saint-Martin-le-Bas permettent d'aborder plusieurs aspects de l'histoire régionale comme le rôle de ces habitats littoraux. La présence d'un aménagement en grand appareil rend d'autant plus complexe l'interprétation des vestiges. La fouille d'un établissement rural proche de Narbonne datant de la première déduction (en-118) et occupé jusqu'au VIe s. de notre ère, est essentielle pour la connaissance des habitats ruraux en Narbonnais.

Le castrum de Ventajou est situé sur la commune de Félines-Minervois, à l'extrémité occidentale du département de l'Hérault, sur un des derniers contreforts méridionaux de la Montagne Noire. Ce site fortifié, qui apparaît dans les sources dès 813, est donc d’origine carolingienne, et même peut-être wisigothique. Il disparaît de la documentation vers la fin du XIVe siècle, ce qui en fait une probable victime, directe ou indirecte, de la guerre de Cent Ans. Ses vestiges, aujourd’hui très arasés, ont subi dans les années 1950 et 1980 quelques fouilles clandestines localisées qui ont permis d’exhumer un matériel archéologique important, heureusement récupéré en totalité, mais dissocié de tout contexte stratigraphique. Par ailleurs, des observations de terrain menées dans les années 1970 et 1980 par R. Marty ont permis de localiser dans les proches environs deux sites inédits du haut Moyen Âge, pourvus d’un abondant mobilier. Aussi, en l’absence de véritables fouilles archéologiques (1), sources, mobilier, éléments d’architecture et prospections se complètent pour nous offrir une première vision de ce castrum et de son terroir.

Cette étude, effectuée en 1998-1999 dans le cadre d’un Mémoire de maîtrise, souhaite présenter quelques exemples de systèmes sommitaux de défense (chemins de ronde et hourds) encore conservés sur certains sites du canton de Mouthoumet, dans les Hautes Corbières (Aude) (1). Nous manquons d’informations générales sur ces procédés de défense puisque la plupart du temps les parties sommitales des courtines sont découronnées, ce qui empêche ne serait-ce qu’un vague essai de restitution. Les parties subsistantes de certains édifices méritaient dès aujourd’hui une approche architecturale en raison de leur état de conservation. D’autres auteurs se sont intéressés à ces dispositifs, tels L. Bayrou ou plus anciennement E. Viollet-le-Duc, mais ces témoins architecturaux ont suscité jusqu’alors un intérêt tout relatif. Chemins de ronde et hourds sont pourtant devenus progressivement un des éléments essentiels du dispositif défensif puisqu’ils autorisaient aux assiégés une défense active de grande capacité qui deviendra peu à peu la règle à partir du XIIIe siècle.

The fortified hydraulic mill of Canet (Aude): A castle/workshop of the archbishops of Narbonne (13 th -early 20 th century

En octobre-novembre 1355 le prince de Galles traverse le pays audois à la tête d’une armée qui va commettre en quelques jours de terribles ravages (meurtres, pillages, incendies de villes et de villages). À la suite de ce tragique événement, une majorité de localités dont les fortifications collectives sont inexistantes ou obsolètes élaborent des mesures de défense dans la seconde moitié du XIVe siècle et au début du XVe siècle. Elles aboutissent le plus souvent au réaménagement d’anciens castra, au renforcement ou à la création d’édifices religieux fortifiés, voire à la construction ex nihilo de fortifications, qui seront en usage pendant toute la guerre (soit jusqu’au milieu du XVe siècle), afin d’offrir à la population un refuge temporaire en cas d’attaque des bandes de routiers. Un certain nombre de ces défenses seront par ailleurs réutilisées et perfectionnées pendant les guerres de Religion (XVIe siècle). Cet article se propose d’étudier seize sites du bassin moyen de l’Aude qui permettront d’appréhender ces fortifications dans leurs diversités morphologique et architecturale (1).