Les pratiques industrielles et commerciales des banques coopératives coexistent avec des innovations sociales. À partir d’une enquête de terrain originale menée en France, l’article tente d’appréhender, en référence aux travaux de C. Vienney (1980, 1994), la capacité d’innovation sociale de ces banques relativement aux banques « SA ». Une différenciation utile est établie entre processus de banalisation et processus d’institutionnalisation. En s’intéressant à l’articulation entre règles, acteurs et organisation et à travers une analyse des services, des produits ou des dispositifs associés à ces différents types de banques, les auteurs soulignent la capacité des banques coopératives à répondre à des besoins non satisfaits par le marché, en privilégiant l’utilité du service sur la rentabilité. C’est aussi la capacité à mobiliser des acteurs collectifs dans le cadre de rapports de réciprocité entre les associés et l’organisation, en bref à faire vivre une démocratie économique, qui est mise en exergue.The industrial and commercial practices of cooperative banks co-exist with social innovations. Based on an original survey conducted in France, and pursuing the line of inquiry in Vienney's studies (1980, 1994), the article tries to assess the ability for social innovation of cooperative banks compared with conventional banks. A useful differentiation is made between the process of reverting into a mainstream firm and the process of institutionalization. By focusing on the relationship between regulations, actors and organization and examining the services, products and schemes associated with these different types of banks, the authors are able to highlight cooperative banks' ability to meet needs that are not fulfilled by the market by making service usefulness a higher priority than profitability. Another key factor that is pointed out is the ability to engage collective actors within the context of gift-exchange relations between members and the organization or, to put it more simply, economic democracy in action
Résumé Par méconnaissance, l’exclusion bancaire est trop souvent confondue avec une simple conséquence de l’exclusion sociale. Les principales mesures ayant pour objectif de limiter ce phénomène (droit au compte, procédure de rétablissement personnel) visent donc principalement les effets visibles et non les causes. L’objectif de cet article est de définir ce phénomène social au travers de ses causes et de ses conséquences. L’exclusion bancaire trouve son origine dans les difficultés que rencontrent les banques et une partie de leur clientèle pour établir une relation bancaire permettant la coproduction du service. Les clients confrontés à la précarité et/ou ayant des connaissances bancaires limitées ont des besoins spécifiques qui vont bien souvent à l’encontre de l’évolution du secteur bancaire marquée par une automatisation et une industrialisation croissante des services bancaires les plus simples. Les difficultés d’accès et d’usage résultant de cette inadéquation sont particulièrement préjudiciables pour les clients concernés car les services bancaires occupent désormais dans les sociétés modernes une place centrale. L’exclusion bancaire participe ainsi au processus plus large d’exclusion sociale.
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