Les auteurs précisent que leur livre « pose des questions qui ont intéressé l'anthropologie sociale » en citant les travaux de Jack Goody (1962) sur les règles selon lesquelles la propriété du défunt se transmet à ses descendants dans deux villages de la Volta Noire, et ceux de Maurice Bloch (1971) sur la relation aux morts à travers les sépultures chez les Merina de Madagascar. Dans un travail fondateur, Maurice Bloch a en effet étudié la place des morts dans l'organisation sociale et l'activité économique des Merina. Il a notamment montré comment les membres de cette société, en installant leurs défunts dans des tombeaux monumentaux regroupant les restes des ancêtres de leurs lignées paternelles ou maternelles, parviennent à garder un lien avec le « village de leurs ancêtres » (tanindrazana) tout en n'y vivant pas, et en exploitant les ressources d'un autre lieu. Il semble pourtant que les historiens soient allés plus loin que les anthropologues dans l'étude de la « place » donnée aux morts dans une société donnée. Les contributions que De la « mémoire » à « l'invention » des morts Cet ouvrage aurait donc pu se présenter comme un travail sur la mémoire des morts en Mongolie contemporaine, s'inscrivant dans la continuité de travaux comme ceux qu'Anne-Christine Taylor (1993b et 1997) a consacrés aux Jivaros (Achuar) de l'Équateur. A.-C. Taylor a montré que la mémoire d'une personne défunte fait l'objet chez les Achuar d'une pratique active d'occultation de la part de ses plus proches parents vivants. Non seulement ces derniers ne prononcent plus le nom du défunt, mais ils lui adressent aussi en privé des chants funéraires dans lesquels ils nient tout lien de parenté avec le mort et décrivent avec minutie le pourrissement des chairs de celui-ci. Tout est fait, dès le décès d'une personne, pour effacer son souvenir de la mémoire collective, tout particulièrement son nom et les traits de son visage-ce qui fait de lui une personne singulière. Les Achuar conçoivent en effet l'humanité comme un stock fini de singularités, dont le nom et le visage sont pour eux les manifestations les plus visibles : toute nouvelle Aux yeux des Halh, les Dörvöd sont sans doute la plus représentative des minorités de l'ouest de la Mongolie, du fait de leur nombre et du rôle joué par les hommes politiques dans la vie du pays, notamment sous le régime socialiste (Bulag 1998 : 92). Ils pâtissent d'une manière générale d'un certain dénigrement : toujours soupçonnés d'être calculateurs, peu fiables, voire menteurs, ils sont accusés d'avoir affaibli les Halh au XVII e siècle et d'avoir ainsi ouvert la voie à la conquête manchoue (ibid.
This article discusses a strange case of shamanic ritual performed for a Buryat family in Mongolia's capital city Ulaanbaatar. This performance not only differs from those described in the regional literature, but it also seems to challenge some of the models used to account for ritual efficacy. Indeed, while the cathartic use of Buryat traumatic history to deal with a patient's misfortune in shamanic rituals is quite well documented, this performance stands out for the uncompassionate hopelessness with which spirits spoke of the family's fate as exiles in Mongolia. Meanwhile, the ever‐growing tension between participants, which culminated in an open crisis, would be a sure sign of a ritual failure had it not been the clear result of the shaman's own efforts to establish mutual misunderstanding between the spirits, the patients, and herself. Drawing on a pragmatic approach to ritual efficacy, this article ponders on the specific purpose of a performance which seems to be aimed at creating a context of miscommunication between participants.
This paper explores a rumour that has been circulating lately in Mongolia's capital city, Ulaanbaatar. People report encounters with Chinese ghosts, who appear in the form of long-bearded old men dressed in silken clothes. These curious apparitions are recognised by the population as the souls of Chinese merchants, who remained attached to the place where they buried the wealth they accumulated during their life. At a time when Chinese economic expansion raises concerns among the Mongolian population, these ghosts of the colonial era sound like a warning against present-day Chinese migrants. Introducing several of these stories, this paper shows that Chinese people are imagined as essentially parasitic beings, who not only come to Mongolia to trade but stick to the place, even beyond their own death, to suck out its vital resources.
This paper explores the role of silence in contemporary rural Mongolia's mourning practices. It shows how silence may come as a response to the expression of extreme grief, when the mourner's behaviour goes beyond the frame of conventional mourning practices. Analysing the collective responses to a man's expression of extreme grief, this paper argues that mourning practices might not always be intended to make death meaningful: faced with the rage provoked by some particularly unbearable losses, there might be nothing else to do than to say nothing, do nothing, and give up on meaning.
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