Résumé La clinique du grand brûlé trouve ses racines dans la théorie du réel, ce concept « inventé » par Lacan afin de le distinguer dans sa limite distinctive des autres registres, et de pointer sa particularité, celle d’échapper à la mise en forme symbolique et représentationnelle. Comment dès lors, atteindre au réel par la parole ? Pouvons-nous proposer une alternative à une clinique d’expression émotionnelle et verbale, fondement actuel des pratiques des cellules d’urgence auprès des traumatisés ? Au travers l’analyse de cas de Mr M., brûlé accidentellement, et d’un déploiement conceptuel de la dite notion, nous démontrerons la pertinence d’une praxis de contention et non de symbolisation du réel, dans notre clinique. Celle-ci se nourrit de la dynamique du transfert, et de l’approche langagière : c’est bien d’un acte de parole du clinicien, qui, en repositionnant un interdit de « réelisation », est à même de relancer le désir du sujet, au détriment de sa jouissance. En suivant le courant freudo-lacanien, emprunté par A. Didier-Weill, nous définirons une clinique du re-voilement. Cette dernière se caractérise par l’apposition d’un cache-chair, qui à l’image du cache-sexe, et du manteau de Noé, voilera le secret de l’être, et restituera au sujet la dimension d’infinitude, dont le symptôme dépressif, l’avait exclu.
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