C'est dans le cadre d'une redéfinition sociologique des médias qu'il est possible de considérer le musée comme média. Le musée y apparaît alors plus comme une opération de médiation sociale entre un visiteur et des « objets de musée » que de simple communication. Une généalogie de l'institution muséale permet alors de restituer la dimension symbolique et non seulement communicationnelle du musée : à travers la mise en place de la procédure d'« exposition » mais à travers aussi l'opération de « patrimonialisation » dont bénéficient les objets de musées. Cette approche renouvelée amène à repenser l'opposition traditionnelle entre « muséologie d'objet » et « muséologie d'idée », pour y adjoindre une troisième forme : la «muséologie de point de vue ».
Les sciences de l'information et de la communication ne sont pas définies par l'objet qu'elles étudient-pas plus d'ailleurs qu'elles n'en reçoivent leur originalité-mais par «leur manière de constituer l'objet en articulant des problématiques». Je souscris totalement à cette affirmation de Bruno Ollivier (2001, p. 352) qui accorde le primat au fait que c'est «le point de vue qui crée l'objet», pour reprendre la formule de Saussure citée dans Observer la communication (Ollivier, 2000). Je reviendrai néanmoins sur cette question de l'objet en adoptant un «point de vue» très différent du sien. Son approche des sciences de l'information et de la communication comme interdiscipline est institutionnelle en ce qu'elle s'attache aux filiations, aux frontières et aux questions de territoire; celle que j'adopterai partira d'une réflexion sur la pratique de chercheur et s'intéressera à ce que signifie l'acte de «construire» des objets dans les sciences de l'information et de la communication. Un domaine de recherche dont l'objet appartient à l'ailleurs Dans les pages qui suivent, les sciences de l'information et de la communication ne sont prises ni comme interdiscipline, ni comme discipline, mais comme domaine de recherche. L'objectif de cette position est de lever l'hypothèque, que font peser les discussions récurrentes sur l'existence ou la non-existence d'une spécificité disciplinaire de ces sciences, sur la question de l'activité scientifique du domaine. 30 HERMÈS 38, 2004 Objet concret, objet scientifique, objet de recherche L'hypothèse d'une spécificité des objets des sciences de l'information et de la communication L'analyse des origines des sciences de l'information et de la communication présentée par Bruno Ollivier dans son ouvrage Observer la communication fait apparaître clairement à quel point ces sciences sont nées aux confins d'autres domaines scientifiques, certains d'entre eux étant déjà établis (comme l'analyse linguistique ou sociologique), d'autres seulement en émergence (je pense par exemple à la sémiologie). Les objets concrets (les «choses») sur lesquels travaillent tous ces domaines sont souvent similaires et il en est à peu près de même pour les concepts ou les méthodes. Il s'ensuit que découpages et revendications disciplinaires sont en décalage avec l'émergence d'îlots de recherche qui se structurent autour de méthodes, de concepts ou d'objets. De ce fait, les sciences de l'information et de la communication doivent certes gagner leur place dans l'univers des disciplines, mais elles sont surtout à la fois en symbiose avec leur environnement scientifique et en position de pionnières pour l'exploration de nouveaux secteurs de recherche. Elles reprennent, expérimentent et adaptent des concepts et des méthodes forgés pour d'autres objets dans d'autres domaines scientifiques ; elles inventent de nouvelles approches et apportent un nouveau regard sur des objets déjà étudiés par d'autres. Sous cet angle, le «désir de disciplinante» dont parle Yves Jeanneret (La Lettre d'Inforcom, 2000) serait le signe d...
O exercício teórico exposto neste capítulo consiste em questionar a evolução do modelo da patrimonialização, desenvolvido anteriormente pelo autor (2006), a partir do caso do patrimônio material quando deslocado para o patrimônio imaterial. O desafio da abordagem é colocar em discussão a etapa da ruptura entre o mundo de origem dos objetos patrimoniais e o mundo do tempo presente. Essa etapa havia sido colocada como necessária na produção patrimonial, ainda que pareça não ser mais efetiva com relação ao patrimônio imaterial, uma vez que este garantiria uma continuidade entre os dois mundos. Porém, no caso de uma tal continuidade, que diferença haveria entre as definições cultural e jurídica do patrimônio? Este capítulo nos permite analisar o processo de transmissão do patrimônio imaterial pela observação cuidadosa da passagem de uma transmissão oral na sociedade para uma transmissão sobre a sociedade. Os desafios teóricos em torno desses modos de existência do patrimônio imaterial na sociedade serão explanados por meio do exemplo simples e eficaz dos cantos tradicionais com várias vozes, oriundos da Córsega e inscritos na lista da UNESCO de salvaguarda de urgência do patrimônio cultural imaterial da humanidade.
Qui n'a relevé les diverses modifications qui affectent aujourd'hui les musées? Qui n'a constaté, pour s'en réjouir ou le regretter, l'accroiss ement spectaculaire de leur nombre qui a doublé en dix ans ; la diversifica tion des types de musées (d'art, d'histoire, d'archéologie, d'ethnologie, de sciences naturelles, de sciences, etc.) ; ou encore la tendance à étendre le terme de « musée » à des institutions culturelles voisines (sites archéolo giques ou naturels, centres de science, monuments historiques, voire même les institutions qui organisent des expositions temporaires grandes ou petites) ? Comment penser cette évolution du musée ? En quoi le public, sa définition, son approche, l'importance qu'on lui accorde intervient-il dans cette évolution ? Cinq auteurs proposent ici cinq entrées différentes pour apporter des éléments de réponse à ces questions. Cinq éclairages donc pour aborder et comprendre le phénomène. Premier éclairage : dans le contexte du développement de ce type particulier de musée qu'est le musée de science, Jacqueline Eidelman propose une « sociographie » des publics de trois de ces musées à Paris : le Muséum national d'Histoire naturelle, le Palais de la Découverte et la Cité des Sciences et de l'Industrie. L'objectif est de comparer les tendances de l'évolution de la fréquentation-pratiques déclarées et réelles-de la fr équentati on de ces trois musées qui correspondent, notons-le, à des périodes, des conceptions, des objets et des projets muséologiques diffé rents. Le second éclairage nous amène au coeur d'une des composantes essentielle de l'évolution des musées aujourd'hui : le marketing. Comment en effet être plus près de cette question des « publics » qui revient inlassablement dans le discours, les discussions et les projets actuellement ? N'y trouvons-nous pas une définition des « publics » référen cée aux préoccupations-à défaut d'un modèle effectif-d'ordre écono mique ? De son point de vue d'économiste et de spécialiste en marketing, Jean-Michel Tobelem expose l'évolution de-l'approche marketing de musées. Il en argumente l'intérêt et en trace certaines limites. Ces deux premiers articles présentent, au fond, les deux manières dont on pense actuellement le « public » et selon lesquelles il fait son entrée dans les musées : comme des acteurs de la pratique de visite défi
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