Résumé Les pratiques sportives se développent dans les lycées dès la fin du XIX e siècle sous forme d’activités auto-organisées entre élèves. S’interroger sur les raisons de cette liberté laissée à la jeunesse par les proviseurs alors que les pratiques sportives sont l’objet de controverses, permet d’approcher les mentalités (conceptions, avis, rumeurs, peurs…, plus ou moins partagés) des notables locaux. Les sources rectorales donnent l’occasion d’entrevoir les non-dits et sous-entendus des procès-verbaux administratifs qui justifient l’agencement des loisirs sportifs dans la région. Les rapports des chefs d’établissement au Recteur d’Académie répertorient les premières pratiques organisées et indiquent que le souci majeur est d’éviter les déviances et attitudes vicieuses des internes. À l’atonie et à la tristesse du dépravé s’opposent le dynamisme et la joie du sportif.
Cette étude aborde le thème de la sécurité des élè-ves au cœur de l’éducation physique française depuis 1945. À partir de l’analyse des documents officiels et des discours qui entourent cette discipline, elle se propose de montrer comment la prise en compte de cet impératif par l’institution et par les enseignants a évolué. Le dépouillement des archives du plus ancien établissement scolaire de Besançon et des entretiens servent des illustrations locales, concrètes et originales, qui complètent une histoire plus générale de la sécurité. Le traitement de cette thématique a nécessité de faire appel à deux notions majeures : le danger et le risque. Ainsi, le danger, souvent géré par l’enseignant, pourrait se décliner autour de perspectives différentes : collectives ou individuelles. Le risque, quant à lui, se présenterait d’abord comme une contrainte pour le maître avant de s’imposer comme une ressource permettant de déléguer à l’élève une partie de la gestion de sa propre sécurité.
Jacques de Rette est surtout connu pour la réalisation et la diffusion nationale de l’organisation de l’éducation physique conçue comme une République des Sports, expérience menée à Calais au milieu des années 1960. Notre objectif n’est pas de revenir sur ce concept, mais d’explorer ses publications anciennes et peu diffusées afin de préciser ses idées et expérimentations pour dépasser les principes de l’éducation physique de l’époque par l’adoption d’une posture d’enseignant à part entière et d’éducateur qui le rapproche des recommandations actuelles en matière d’éducation. En effet, ses premiers écrits développent une approche des élèves et de la discipline qui détonnent à la fin des années 1950. Il la propose à la discussion auprès de ses collègues par une diffusion ronéotypée et par l’intermédiaire des revues EPS et Hyper afin de les affiner et de les enrichir. Ces idées sont toujours présentes dans la République des Sports, mais elles ont été minorées au profit du tout sportif et de l’organisation de la classe. Le terme « pionnier » semble lui convenir tant ses propositions semblent en avance à la fin des années 1950 et novatrices par rapport aux théoriciens de l’époque, centrés sur une pratique des exercices physiques.
Cette étude vise à préciser la contribution de Robert Mérand à la sélection des références théoriques mobilisées dans le cadre des stages Maurice Baquet. Elle repose principalement sur le dépouillement de la revue fédérale de la FSGT et des archives de la fédération détenues aux Archives nationales du monde du travail, et sur des documents divers aidant à retracer la généalogie de ces références. Ces sources permettent de décrire l’organisation, le fonctionnement des stages Maurice Baquet et leur évolution : la préparation des stages repose sur un travail de réflexion préalable de plus en plus important auquel est associé un collectif de plus en plus large et le stage repose sur une division de plus en plus fine du travail collectif de recherche pédagogique où Mérand occupe une position centrale. Les références théoriques sont initialement des références orthodoxes pour une organisation proche du PCF mais, dès la fin des années 1960, elles débordent les limites de la sphère intellectuelle communiste. Par sa position au carrefour de plusieurs réseaux, Robert Mérand est un acteur clé de cette évolution, quand bien même il n’est pas à proprement parler le découvreur de toutes les références mobilisées.
Depuis les années 1960 se pose en France d'une manière progressive la question de l'enseignement de la sécurité. Celle-ci, définie par l'Institut National de la Santé Publique du Québec en 1998 comme "un état où les dangers et les conditions pouvant provoquer des dommages d'ordre physique psychologique ou matériel, sont contrôlés de manière à préserver la santé et le bien-être des individus et de la communauté" prend de plus en plus d'importance dans l'enseignement de l'EPS dans le système éducatif français, en raison de craintes et d'accidents liés à l'arrivée massive d'élèves. De la peur du vide, à la peur du contact corporel ou la peur de l'eau, de la crainte de révéler son intime par les formes d'expressions corporelles ou artistiques à la préoccupation du regard d'autrui, quelles sont les appréhensions de la sécurité en et par l'EPS depuis les années 1960? Sont-elles identiques pour l'élève, l'enseignant et aussi pour l'Institution qui les accueillent? Dans cet article, et à partir de l'analyse des discours officiels et des pratiques professionnelles, nous tenterons d'expliquer les transformations progressives des enjeux sécuritaires de cet enseignement qui vont progressivement anesthésier la créativité éducative des enseignants. Il s'agira ainsi d'expliquer les conséquences concrètes d'une réglementation de plus en plus stricte et qui, malgré de louables intentions éducatives, révèlent aux enseignants d'EPS les véritables risques de leur métier. Un tel constat interpelle d'autant plus que dans le même temps les directives ministérielles -que l'administration judiciaire, peut parfois contredire dans ses jurisprudences -ordonnent de développer l'apprentissage de l'autonomie pour tous les élèves.
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