Les enjeux de durabilité environnementale conduisent à l’apparition de nouveaux secteurs économiques (« green business ») qui appellent au développement de champs d’action originaux pour la prévention des risques professionnels, si l’on souhaite contribuer simultanément aux trois piliers du développement durable (économique, environnemental et social). C’est dans cette perspective qu’un travail de recherche mené sur la prévention des risques professionnels dans le secteur du tri des déchets d’emballages ménagers nous conduit à questionner les liens entre territoire, travail et prévention. Cette recherche, menée dans cinq centres de tri des déchets, montre en effet que le territoire est une dimension structurante du travail de tri car le déchet est un objet territorialisé. Se posent alors des questions relatives d’une part au couplage entre les dynamiques de gestion des déchets au sein du territoire et les caractéristiques du travail de tri au sein des centres de tri ; et d’autre part au maintien de ce couplage dans le temps. On montre en particulier qu’une évolution nationale des consignes de tri des emballages en plastique a modifié l’articulation entre les cinq centres de tri et leur territoire, avec des conséquences sur les individus et sur l’efficacité du système. Sur cette base, deux orientations pour la prévention sont identifiées et discutées dans l’article. La première orientation interroge la conception des centres de tri au regard de leurs capacités à absorber les (inévitables) évolutions au sein du territoire du centre de tri. La seconde orientation interroge le périmètre des dynamiques collectives et sociales de la prévention : dans le secteur du tri des déchets, la prévention doit s’étendre hors des frontières de l’entreprise pour atteindre une nouvelle échelle, celle du territoire. s+
Une recherche réalisée en 2017, auprès de salariés et de particuliers employeurs âgés, a mis en évidence la construction collective du travail entre salarié et employeur. Plus précisément, cette dynamique collective est l’objet d’un « travail d’accompagnement » produit par les salariés et coconstruit avec la personne âgée aidée. Ces résultats ont été produits à partir de dix entretiens semi-directifs menés auprès de salariés et de particuliers employeurs âgés, et ont été analysés au prisme de l’approche ergonomique d’analyse du travail. Cet article explore les ressorts de cette dynamique collective, caractéristique des situations de coprésence entre salarié et employeur au domicile. Le travail d’accompagnement se construit entre des formes de coactivité et de coopération, favorables au maintien de l’autonomie de la personne âgée et à son bien vieillir au domicile. Ces dynamiques collectives sont autant de voies pour améliorer la prévention des risques professionnels dans ces métiers. Les résultats de cette étude interrogent ainsi deux voies d’action : (i) explorer les façons de prendre soin du travail collectivement et (ii) examiner les spécificités du travail au sein d’un domicile privé imposant un partage de l’espace.
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