Dans le cadre des diagnostics d’archéologie préventive réalisés sur le contournement ouest de Bergerac, un secteur positif a permis de documenter une occupation azilienne repérée sur 450 m2. Elle était installée sur un léger relief de la plaine alluviale de la Dordogne, aujourd’hui invisible dans le paysage. La fouille a porté sur deux locus, comportant chacun un foyer de galets chauffés. L’opération a livrée 1 485 restes lithiques taillés. La datation du foyer localisé dans le locus B place l’occupation vers 11430 -11117 av. J.-C, soit dans la seconde partie de l’interstade de l’Allerød. Si la conservation du gisement n’est pas optimale en raison de la présence d’occupations néolithiques et historiques qui ont partiellement endommagé le site, l’assemblage lithique recueilli est homogène et permet de documenter pour la première fois les comportements techniques de populations aziliennes en plein air dans le Sud-Ouest français, dans un contexte stratigraphique bien maitrisé. La découverte du gisement des Pinelles permet ainsi de combler une lacune en la matière. L’assemblage lithique constitue un jalon inédit de l’occupation azilienne de la Dordogne. En dépit d’un contexte taphonomique a priori peu favorable (destruction de plusieurs secteurs du site par des structures historiques et naturelles ; présence d’indices d’occupations néolithiques), la cohérence technique des vestiges collectés permet de les attribuer aux groupes contemporains de la fin de l’Azilien. Les groupes aziliens ont exploité deux catégories de matériaux : des silex sénoniens locaux de qualité médiocre et des silex du Bergeracois de bien meilleure qualité, disponibles localement et à environ 5 km du gisement. Les productions réalisées à partir des silex sénoniens se distinguent par le caractère opportuniste et peu hiérarchisé des chaînes opératoires. Les blocs de silex sénoniens ont été exploités à partir d''un ou deux plans de frappe avec un percuteur dur. L’exploitation des silex du Bergeracois a, pour sa part, fait l’objet de débitages plus soignés ayant pour conséquence une meilleure régularité des supports produits. Cependant, la recherche d’éclats et d’éclats laminaires reste l’objectif premier des opérations de débitage. La présence de monopointes à dos courbes, fabriquées sur des supports variés et de régularité variable, constitue le seul type d’armature identifié dans la série. En l’absence de remontage sur de longues distances, la contemporanéité de l’ensemble des vestiges du gisement ne peut être démontrée. En revanche, si l’on se fie à la stratigraphie de référence pour l’Azilien du Sud-Ouest français – le Pont d’Ambon (Bourdeilles) – et que l’on considère la présence ou l’absence de certains types d’outils – et en particulier les couteaux à dos – on peut prudemment envisager plusieurs moments d’occupations sur le site des Pinelles. Plus généralement, l’industrie lithique des Pinelles s’inscrit dans la dynamique commune documentée dans la région et au-delà. L’exploitation des excellents silex du Bergeracois constitue cependant une originalité économique loin d’être anecdotique.
The Mas d'Azil cave is a major site for the study of European prehistory, and the evolution of the discipline itself, especially regarding our understanding of the late Upper Paleolithic. In particular, its mobiliary art is one of the richest and the most beautiful known in a Magdalenian context. Lesser known however, is its rock art. Few publications are devoted to these works of prehistoric art, and despite several field work campaigns we still lack a general synthesized study of them at the scale of the entire cave system.A survey of the Mas d'Azil cave system is currently underway, and the aim of this project is to map the archaeological and geoarchaeological organization of the site. Obtaining a reliable topography of the cave, an endeavor begun in the 1980s but never finished, is essential to resituating the archaeological deposits relative to the various natural processes and formations having affected and conditioned their deposition and conservation, as well as the different historical phases of exploitation of the cave.Using this survey approach, we already have a clearer picture of the repartition of Magdalenian areas and circulation spaces of the right bank. Thus, if the residential areas are located on the upper parts of the cave (La Rotonde, Galerie Des Silex), that benefit from more stable and mild temperatures, the lower parts (Salle Piette, Galerie Rouzaud) do not appear to have been residential areas. Our approach also shows that the current entrance of the "Galerie Breuil", which is located at the end of one of the lower rooms and is the main decorated part of the cave, was likely unknown to the Magdalenians. They could only have entered the Galerie Breuil via a smaller hidden corridor that was blocked after the Magdalenian occupation, as the growth of the speleothem obstructing this passage dates to 13 000 y BP. The clear difficulty encountered by Magdalenian occupants as they attempted to access this gallery may have contributed to a symbolic separation between residential and symbolic, and therefore decorated, spaces, where access to the latter may have been actively limited and/or controlled.
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