Être en mesure de faire face à toutes les violences (physique, morale, verbale, etc.) pour ne pas perdre le contrôle de certaines situations en contexte scolaire demande une formation psychologique très particulière qui n’était pas nécessaire autrefois (Voirol, 1998). Plusieurs enseignants débutants affirment qu’ils ont de la difficulté en début de carrière à répondre aux exigences de la pratique; d’autres ont des attentes irréalistes quant à l’enseignement et aux élèves (Martineau et Presseau, 2007). Dans ces conditions, il importe de se pencher sur la place qu’occupe la formation psychologique dans les programmes de formation initiale des futurs enseignants. Cet article présente une partie des résultats issus d’une étude sur les besoins de formation psychologique perçus par onze stagiaires finissantes de quatrième année au baccalauréat en éducation préscolaire et enseignement primaire (BEPEP), plus spécifiquement les résultats liés à la gestion des émotions dans la profession. Les résultats montrent que ces stagiaires souhaitent, dans leur formation, apprendre à maîtriser le stress devant les difficultés de la profession enseignante, à connaître la gamme d’émotions pouvant être vécues avec les différentes personnes impliquées dans le milieu scolaire, à décrocher à la maison et à prendre du recul devant ces difficultés, mais également à réaliser des analyses réflexives plus poussées au regard de la gestion des émotions en enseignement.
Étude exploratoire sur les compétences sociales et émotionnelles des enseignantes à l'éducation préscolaire : quels défis pour la formation initiale ?Formation et profession 30(3) 2022 • ésumé Il existe peu de recherches consacrées à la manière dont les enseignantes régulent leurs émotions et encore moins de formation à ce sujet. Ce texte présente une étude menée auprès de 48 enseignantes à l' éducation préscolaire dont l' objectif était de déterminer les besoins de formation concernant leurs compétences sociales et émotionnelles. Les résultats mettent en exergue l'importance du développement de ces compétences en formation initiale au regard des cinq domaines définis dans plusieurs travaux de la Collaborative for Academic, Social, and Emotional Learning (CASEL) : conscience de soi, autogestion, conscience sociale, habiletés relationnelles, prise de décision responsable (Zins et al., 2004).
Une étude pancanadienne révèle qu’un désengagement par rapport à la profession peut être associé aux expériences émotionnelles négatives et mener graduellement à l’abandon (Kamanzi et al., 2017). Or, force est de constater qu’il existe peu de formations visant le développement et l’amélioration des compétences socio-émotionnelles du personnel enseignant (Beaumont et Garcia, 2020). Cet article présente les résultats d’une étude menée par entrevues semi-dirigées auprès de 16 enseignantes à l’éducation préscolaire provenant de cinq régions administratives du Québec, qu’elles soient en phase d’insertion professionnelle ou enseignantes expérimentées. L’objectif était de déterminer les besoins de formation continue, liés au développement des compétences socio-émotionnelles, qui sont perçus comme prioritaires par le personnel enseignant à l’éducation préscolaire. Les résultats révèlent entre autres des besoins liés à la conscience de soi, l’un des domaines définis dans de nombreux travaux de la Collaborative for Academic, Social, and Emotional Learning (Zins et al., 2004). Cet article se concentre plus spécifiquement sur les résultats relatifs à la période de l’insertion professionnelle et permet de formuler des hypothèses de réflexion et d’action pouvant être mises en oeuvre dans le cadre de programmes de formation continue au Québec, et ce, pour assurer la rétention des enseignantes et des enseignants dans la profession.
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