Cet article a pour objectif d’éclairer les angles morts des travaux sur l’inclusion scolaire à la lumière de la théorie de la justice sociale de Nancy Fraser. Sur la base des paradigmes de redistribution, de reconnaissance et de représentation, il met en lumière plusieurs angles morts, tant sur le plan politique que paradigmatique. Si l’on n’en tient pas compte, ces angles morts peuvent entraîner une forme normative et prescriptive de l’inclusion à travers la simplification de la complexité du réel, et la mise en place de remèdes correctifs. Il convient donc d’adopter une approche critique de l’inclusion, qui peut être facilitée par l’utilisation de certains concepts comme le climat scolaire, la participation sociale et l’advocacy.
Le présent article vise à décrire les pratiques plurilingues, reposant sur plusieurs langues, et plurinormatives, reposant sur plusieurs variétés de français, que trois enseignantes oeuvrant au sein d’écoles secondaires de langue française en Ontario utilisent pour enseigner la grammaire. Grâce à une analyse des données que nous avons collectées par l’entremise d’une série d’entretiens virtuels, nous mettons au jour un éventail de pratiques d’enseignement grammatical qui s’ancrent dans le contexte sociolinguistique de l’Ontario francophone. Ce faisant, nous montrons comment ces trois participantes arrivent à enseigner le français au moyen de la diversité linguistique caractérisant de plus en plus ce contexte. Nous nous penchons en outre sur les adaptations qu’elles font du cadre didactique de la grammaire rénovée, privilégié par le ministère de l’Éducation de l’Ontario, pour y intégrer des pratiques axées sur le plurilinguisme et le plurinormalisme.
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