L'altermondialisme en réseaux. Trajectoires militantes, multipositionnalité et formes de l'engagement : les participants du contre-sommet du G8 d'Evian
Olivier Fillieule, Philippe Blanchard, Eric Agrikoliansky, Marko Bandler, Florence Passy, Isabelle Sommier
A partir d'un traitement des multiappartenances déclarées par 2 280 militants interviewés lors du contre sommet du G8, les auteurs reconstruisent la nébuleuse des organisations parties prenantes dans l'événement. Ces multiappartenances rendent compte à la fois des alignements entre organisations et des affiliations des individus qui circulent entre ces organisations. Une classification ascendante hiérarchique permet d'ébaucher un champ multiorganisationnel structuré en cinq pôles de tailles variables, qui témoignent de l'hétérogénéité des groupes engagés. Les militants les plus multi-engagés, les plus actifs politiquement et les plus expérimentés en matière de mobilisation, maintiennent la cohérence de ce réseau. Leur contraste avec les primo-engagés, novices de l'altermondialisme, laisse entrevoir la diachronie des carrières militantes.
Cet article explore chacun des trois éléments principaux du programme de recherche classique pour l’étude des mouvements sociaux (opportunités politiques, structures de mobilisation et processus de cadrage) afin d’évaluer leur rôle dans l’activisme transnational. L’idée d’émergence d’une société civile globale est sous-jacente dans plusieurs analyses du mouvement pour une justice globale. Un certain nombre d’auteurs prétendent que le nouveau cycle de protestation (transnational) témoigne de l’émergence d’un mouvement de mouvements ainsi que d’une société civile mondiale et reflète le déclin des formes de protestation qui s’adressent au plan national. Ce type d’argument ne gagne pas notre faveur ; selon nous, il néglige l’impact crucial de certains facteurs locaux et surestime l’idée de l’émergence de la société civile transnationale. Nous défendons plutôt l’idée que chacun des cycles de manifestations repose sur des structures de mobilisation et des épisodes do contestation préalablesThis article analyses the three core components of social movement analysis’ classic agenda (political opportunities, mobilizing structures and framing processes) in order to ascertain their relevance for understanding the global justice movement. We suggest the global justice movement involves a scale shift in some aspects of protest but not in others, which remain dependent on the national context, and the global justice movement acts within a multilevel political opportunity structure
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