Résumé Résumé : Cette contribution traite du travail salarié dans le monde associatif et s'intéresse plus particulièrement à l'analyse des pratiques de rémunération. Les économistes y ont en effet observé l'existence d'un différentiel de salaire perçu pour le même type d'emploi, selon qu'il est exercé dans le secteur privé à but lucratif ou dans le secteur privé sans but lucratif. Le différentiel constaté étant en défaveur du salarié pour ce dernier cas. L'explication majeure apportée par les économistes repose sur la théorie du « don de travail » qui justifie ce différentiel par la compensation symbolique et morale que procurerait l'accomplissement d'un projet à but non lucratif. Cet article se propose ainsi de nuancer cette interprétation à la fois en complétant l'analyse par l'exploitation de données empiriques nouvelles et en posant les bases d'un cadre théorique alternatif fondé sur le refus d'une conception substantialiste de la valeur du travail.
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Résumé Depuis une trentaine d’années, le travail salarié organisé par le monde associatif a pris une telle importance qu’on ne peut plus l’ignorer : ses effectifs ont été multipliés par trois depuis le début des années 1980 et son taux de croissance annuel est deux fois supérieur à celui de l’emploi salarié dans le secteur marchand. L’institutionnalisation du travail associatif a donné lieu à la formalisation croissante de pratiques d’évaluation de sa valeur et de l’impact qu’il produit. L’évaluation du travail repose ainsi sur une catégorie dont la mesure est hétérogène mais qui conduit à rémunérer les travailleurs du monde associatif en fonction de « l’utilité sociale » que les institutions, qui les soutiennent et les financent, leur reconnaissent. Dans ce cadre, la construction de conventions locales pour apprécier l’impact social du travail associatif devient ainsi un enjeu central mais n’est pas sans contradictions que cet article met en évidence.
La figure contemporaine du bénévolat associatif tend à devenir plus complexe. Le faux-semblant d'une crise annoncée du bénévolat masque en réalité une profonde mutation de l'engagement associatif. L'analyse longitudinale du profil socioculturel et socioprofessionnel des adhérents dans deux enquêtes INSEE de 1982 et 2002 révèle que l'activité associative mobilise désormais autant les qualités et l'expérience professionnelle des adhérents que leurs convictions. Les discours des acteurs du monde associatif évoquent souvent le thème d'un « déclin du bénévolat » et stigmatisent l'indivualisme contemporain comme la cause principale de leurs difficultés. Les données statistiques qui permettent, malgré leurs limites, de mesurer les évolutions de la participation associative confirment-elles ce sentiment ? Le monde associatif étant particulièrement complexe, il est essentiel de distinguer différentes catégories de « participants » : les bénévoles, les adhérents et les salariés. Les bénévoles associatifs seraient aujourd'hui environ 10 millions. En comparaison avec des enquêtes plus anciennes 4 , on constate que leur nombre a augmenté (en 1990, ils étaient 7,9 millions, en 1993, 9,1 millions et en 1996, 10,4 millions soit 23,4 % de la population de plus de 18 ans). Parmi ces bénévoles, il convient de distinguer les dirigeants (i.e. qui détiennent des responsabilités dans l'association en tant qu'administrateur ou membre d'un bureau exécutif)
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