Si l'existence du champ de savoir «genre et développement » n'est plus niée, ses apports théoriques et pratiques-et notamment ceux provenant des pays du «Sud »-sont loin d'être reconnus comme ils le devraient. La construction du champ de savoir «genre et développement » a été jusqu'à présent dominée par les chercheuses basées dans les pays occidentaux, en particulier situées dans le système académique, même si la production de ce savoir s'est souvent nourrie de l'analyse des pratiques et des réflexions critiques développées par des mouvements de femmes et des féministes de pays du Sud, et ce, dès avant la mise en place de programmes de coopération. Nous aimerions, dans l'ouvrage qui prolonge le colloque «Vents d'est, vents d'ouest. Mouvements de femmes et féminismes anticoloniaux», contribuer un peu à rompre la division du travail intellectuel entre les penseurs, de l'Est et de l'Ouest, pour paraphraser Edward Said, entre penseurs féministes et masculins, migrants et postcoloniaux, entre savoirs académique et militant… Bien sûr, le titre du colloque se réfère à ces questionnements sur «l'Orient » (l'autre), qui est, selon E. Said (2005), «une création de l'Occident, son double, son contraire, l'incarnation de ses craintes et de son sentiment de supériorité tout à la fois ». Edward Said, chrétien palestinien de famille prospère, élevé à la britannique, enseignant à Bibliographie Bard C.1999a. Pour une histoire des antiféminismes. In Un siècle d'anti-féminisme. dir. C. Bard. 21-41. Paris: Fayard. Bard C.1999b. Les anti-féministes de la deuxième vague. In Un siècle d'anti-féminisme. dir. C. Bard. 301-329. Paris: Fayard.
This article rethinks the challenges of radical politics within a global neoliberal context by rekindling conversations about the history of Afro-Latin American women's movements. The article explores the current economic crisis and its dehumanizing effects primarily on racialized populations, poor people, and women, and locates these groups in relation to the rise of the world-system. Likewise, it identifies the theoretical contributions made by Afrodescendant Latin American women to decolonial thought, not only in relation to the historical domination of the significance of the nation-state but, more importantly, as regards to the dependency relation of political subjects within capitalism, western modernity, European colonization, and the processes of racialization and sexualization of social relations. Acknowledging that the Afro women's movement in Latin America and the Caribbean is going through difficult times, this article considers the role of radical decolonial politics in the creation of a particular strain of thinking that would allow the movement to understand the specific configuration of these systems of domination, to overcome the binarism of theory and practice, to promote the creation of political alliances, to reconceptualize autonomy, to question essentialism, and to reconsider social class.
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