Cet article analyse l'impact du Mouvement du 20 Février (M20F) au Maroc qui émerge dans le sillage des soulèvements arabes de 2011 en se focalisant sur le devenir des participants dans l'après-mobilisation. L'essoufflement de la dynamique protestataire et la mise en veille du mouvement ont pu s'accompagner d'un sentiment de désillusion chez les militants. Ce sentiment n'a pas que favorisé la démobilisation, mais aussi le redéploiement de l'engagement à d'autres échelles, suivant d'autres temporalités, vers les « structures de rémanence » (abeyance structures) de l'espace protestataire. L'épreuve du M20F a indéniablement marqué une génération de militants qui s'inscrivent dans la continuité des combats de leurs aînés, mais qui veulent faire entendre une autre voix dans les espaces protestataires comme dans les arènes de la politique instituée. mots clés conséquences biographiques de l'engagement, Maroc, mouvements sociaux, politique contestataire, printemps arabe, reconversion militante, socialisation politique. abstract This article analyses the impact of the 20 February Movement that emerged in the wake of the 2011 Arab uprisings by focusing on the trajectories of militants in the aftermath of the mobilization. Around the first anniversary of the February 20 demonstration, the movement's abeyance created a feeling of disillusionment among militants. This feeling not only contributed to demobilization, but also to the redeployment of political struggles toward other scales, temporalities, and social spaces. The events of 2011 undeniably marked a generation of militants who are part of the continuity of the struggles of their elders but who also want to make other voices heard in contentious spaces as in the arenas of institutionalized politics. keywords biographical consequences of activism, Morocco, social movements, contentious politics, Arab Spring, reconfiguration of activism, political socialization.
Le quartier montréalais de Milton-Parc, parfois appelé « ghetto McGill », est souvent associé au clivage entre deux populations coexistant dans un même espace, mais interagissant peu : il y a le Milton-Parc des riverains, composé des ménages qui y sont installés de longue date, et le Milton-Parc des étudiants sans cesse renouvelé par la succession des cohortes universitaires. Cet article revient sur un travail d’observation et d’entretiens mené dans le quartier en 2019. Face aux conflits de proximité suscités par les pratiques transgressives étudiantes (en particulier les débordements lors des fêtes et l’accumulation et le mauvais tri des ordures ménagères), nous proposons que les « normes pratiques » de la régulation se caractérisent par une tolérance relative face aux écarts des étudiants. Cette tolérance prend appui sur des représentations morales du quartier perçu comme zone proprement étudiante justifiant des formes de régulation adaptées aux styles de vie de cette population. Même s’il peut arriver que les riverains aient recours à la loi, cette tolérance relative et les modes de régulation qui en résultent reposent sur une tendance à l’indulgence pour des pratiques assimilées à la « culture étudiante » ou à la « jeunesse », à même de susciter des projections intergénérationnelles chez les riverains.
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