Le futur et le conditionnel en français, sur la base de leur origine et de leur construction en grande partie similaires, ont des sémantiques en partie semblables et partagent un certain nombre d'emplois : ils peuvent l'un comme l'autre intervenir notamment en emploi narratif, dans les tours hypothétique, de mitigation, d'indignation, de conjecture (Azzopardi et Bres, 2011).Si de nombreux travaux ont été consacrés au futur et / ou au conditionnel dits de conjecture (i.a. Damourette et Pichon, 1911-1936Martin, 1981 ;Dendale, 2010 ;Bres et Azzopardi, 2012), aucun n'a, à notre connaissance, traité le fait suivant qui retiendra notre attention dans cette communication : comment expliquer que l'effet de sens de conjecture, qui, en interrogation totale, peut voir le futur (1) comme le conditionnel (2)1 participer à sa production, puisse, en interrogation partielle, avoir également comme ingrédient le futur (3), mais non le conditionnel, qui tend à participer, dans cette structure syntaxique, à un effet de sens différent, non répertorié, que nous proposons de nommer rejet (4) ? :(1) -Enfin cette dame regardait Amaury ? reprit le père Huguenin. -Quelle dame ? demanda Pierre, qui, sans savoir comment, se prit à écouter avec attention.-Une grande belle femme toute petite, comme il vous l'a dit, répondit Amaury en riant ; mais je ne la connais pas. -Si elle est rouge de figure, objecta le père Huguenin, ce n'est pas la demoiselle de Villepreux ; car celle-là est pâle comme une morte. Ce sera peut-être sa fille de chambre ? -Ah ! peut-être bien, répondit le Berrichon, car on l'appelait madame.