RÉSUMÉ En Europe septentrionale, dès la fin du Pleistocene moyen (étages isotopiques 8 à 6), une nette tendance au débitage laminaire existe au sein de plusieurs industries lithiques. Cette tendance s'exprime par un débitage direct non-Levallois (Coquel- les, Crayford, etc.) ou par un débitage Levallois (Étaples, Biache-Saint- Vaast, etc.), rarement par un débitage de "style" paléolithique supérieur (Rissori). Ce dernier connaît un réel développement au début du Dernier Glaciaire (étages isotopiques 5 et 4) dans le Nord de la France (Seclin, etc.), en Belgique (Rocourt) et en Allemagne (Rheindahlen, etc.). Certaines industries à débitage Levallois laminaire (Abri du Maras, Ardèche, France) montrent que le débitage de "style" paléolithique supérieur ne supplante pas les autres types de débitage. L'étude de la technologie laminaire au Paléolithique moyen, en Europe Septentrionale démontre en fait que "l'évolution" technologique est constituée d'une succession de phases de ruptures et de continuité. La diversité de ses expressions technologiques confirme l'absence de signification chronologique du débitage laminaire.

RÉSUMÉ La séquence observable à Seclin comporte les unités lithostratigraphiques caractéristiques des formations weichseliennes de versant dans la zone limoneuse occidentale du Nord de la France. L'ensemble inférieur (unités 6 à 9) présente des caractères sédimento- logiques et stratigraphiques qui le rattachent à l'unité lithostratigraphique des "Sables et limons". Cette unité est interprétée comme étant le bilan pédo-sédimentaire du Début Glaciaire weichselien. Ce "Complexe de Seclin" représente globalement en zone limoneuse l'équivalent de celui de Warneton, défini en zone sablo-limoneuse proche. Cette interprétation fondée sur la lithostratigraphie a été confirmée par les données des analyses polliniques et par les datations TL (couche D7 : 95 + 1 0 ka ; couche D4 : 91 ± 1 1 ka). Les séries lithiques du gisement paléolithique moyen de Seclin sont caractérisées par la présence de lames, d'éclats Levallois et d'un outillage retouché peu abondant. L'étude technologique de l'ensemble des artefacts issus de la séquence archéologique a permis de mettre en évidence la coexistence d'un débi- tage d'éclats Levallois associé à un débitage laminaire de type particulier. Les principaux schémas reconnus indiquent que la mise en œuvre des supports de débitage est issue d'une conception particulière, différente de celle de l'exploitation d'une surface qui caractérise le débitage Levallois. Le débitage laminaire, présent dans les séries lithiques de Seclin, obéit à un principe de mise en œuvre du volume des nucleus comparable à celui de certaines industries du Paléolithique supérieur. L'outillage retouché comprend de nombreuses pièces à retouches marginales, des pièces à dos abattu, des burins dièdres et des racloirs.

Middle palaeolithic sites of Seclin (Nord, France) and Saint-Germain- des-Vaux/Port-Racine (Manche, France) have yielded lithic industries that belong to the beginning of the last glacial period. The technological study of laminar « débitage » is based on the analysis of artefacts and refitting groups. It demonstrated the existence of a recurrence principle inherent in a succesive production of blades. This principle is at the origin of many mistakes in the typological identification of Levallois blades. Therefore the term of Levallois blades may have to be attributed to blades bearing the negatives of non laminar predetermining removals destined to the preparation of a Levallois surface. On the upper face of these blades these negatives have converging directions.

No abstract

The site of Seclin (Nord) has displayed a very interessing industry belonging to a singular faciès of the Middle Palaeolithic. The present paper describes the first observations about the spatial repartition of the flint industry and reveals several archaeological levels. The industry exhibits chiefly numerous elongated levallois blades associated with an original set of tool. The first technological results suggest a particular technics of debitage from discoïds and protoprismatics cores. Both the extent of the excavated area and the stableness of the industry charaters through the archaeological sequence have permitted to name this original facies : "faciès de Seclin".