Si la réputation prend aujourd’hui une importance de premier ordre pour les entreprises, c’est en grande partie en raison du développement de leur identité numérique, identité dont la singularité est d’être construite sur les traces et les perceptions existantes sur les réseaux numériques sans aucun héritage généalogique. Thierry Belleguic, Jérôme Coutard et Milad Doueihi (Université Laval de Québec) évoquent ici les enjeux, risques et défis associés à l’existence de cette identité numérique et expliquent comment celle-ci est consubstantielle à la traçabilité et à la e-réputation. A travers quelques exemples tirés du monde de l’entreprise autant que du champ politique, les auteurs concluent au besoin impérieux pour tout acteur présent numériquement de gérer et de veiller à son image sur la toile.
Dire les histoires de la nature au siècle des Lumières, qui fut l’âge d’or de ces grands récits, c’est nécessairement penser aux temps-vecteurs qui en rendent possibles les divers déploiements. Mais dire ces histoires, ce n’est pas seulement penser le « temps qu’il est » : c’est aussi, en ces temps où émerge une science de la terre qui s’efforce de mesurer les effets des éléments et des climats sur la nature, donner au « temps qu’il fait » la part qui lui échoit. À travers une rapide étude du statut météorologique de la fiction diderotienne, nous proposons de voir dans l’émergence de cette nouvelle science du temps dans la seconde moitié du xviiie siècle le symptôme d’une interrogation nouvelle sur la place du sujet dans le monde ainsi que sur les modalités et les conditions du savoir de ce sujet sur le monde.To tell stories about nature during the century of the Enlightenment, the golden age of those great narratives, is necessarily to think of the vectors of time that allowed for their various unfoldings. But to tell these stories is not only to think of “the weather that is,” but also — in these times when a science of the earth is emerging that strives to measure the effects of climate and the elements upon nature — to give “what the weather is like” its proper due. We propose, through a brief study of the meteorological status of Diderot’s fiction, to see in the emergence of this new science of weather during the second half of the eighteenth century the symptom of a new questioning regarding the place of weather in the world and the modalities and conditions of knowledge about this subject on the world
« Comment s’étaient-ils rencontrés ? Par hasard, comme tout le monde. » L’ incipit est célèbre, qui place le récit sous le signe de l’aléa. Il faut s’y résoudre : tout, dans Jacques le fataliste , sera soit interrompu, soit déplacé ou indéfiniment différé. Ce qui, on l’aura deviné, ne sera pas sans conséquence pour le lecteur. À revers du méthodisme, décrié haut et fort par le philosophe dans les Pensées sur l’interprétation de la nature, Jacques le fataliste scénographie un régime heuristique où joue à plein la vertu de ce qu’il nomme volontiers l’extravagance, qu’il faut entendre, littéralement, comme un souci de vaguer en dehors des sentiers battus, en une exemplaire traversée des savoirs et des genres, régime qui prend le risque (ou plutôt fait le pari) du fourvoiement et, ce faisant, découvre et invente, tout à la fois. De l’égarement du lecteur pris dans cette « rhapsodie de faits les uns réels, les autres imaginés, écrits sans grâce et distribués sans ordre » au fourvoiement du maître et d’un Jacques sans cesse ramené aux énigmatiques fourches patibulaires, un même travail d’écriture insiste au cœur même de la fiction, faisant signe vers les possibles d’un sens tout à la fois affirmé et subverti, multiple, polymorphe, sans cesse renouvelé par une fiction qui est d’autant plus « vraie » qu’elle se donne pour telle, d’autant plus retorse qu’elle révèle ses mécanismes, créant par là-même une autre fiction, celle d’un nouveau sujet du savoir, toujours à réinventer.
The eye and the vortex. Epistemology and the poetics of pathos in Diderot's "Promenade Vernet". On the fringes of an Enlightenment doxology which tended to forget the complex and irreducible singularity of events, Diderot presented the spectacle of a turbulent world in which the metaphysics of substance was replaced by a physics of relationship. Although this reflection is essentially epistemological, it nevertheless also appears in such diverse fields as the essay, the novel or art criticism. Our reading of the "Promenade Vernet" in the 1767 Salon leads to an analysis of the discursive techniques used to produce a stage-play in which a discourse on nature is entwined with a discourse on art in an exemplary peregrination.
PAROLES GELEES UCLA French StudiesCe serait le moment de philosopher et de rechercher si, par hasard, se trouverait ici I'endroit ou de telles paroles degelent.
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