Fuite ou mobilité des cerveaux ?
-N° 103 FORMATION EMPLOIL'autre réalité du programme Erasmus : affinité sélective entre établissements et reproduction sociale des étudiants Magali Ballatore et Thierry Blöss Le spectre des migrations étudiantes s'est élargi au cours de ces dernières années en Europe. Son étude révèle les logiques sociales et politiques transnationales qui les mettent en oeuvre. Autrement dit, les qualités individuelles que l'on prête aux étudiants migrants sont fortement liées à leurs caractéristiques scolaires et sociales, lesquelles se traduisent par une diversification croissante des parcours étudiants. Cet article a pour objet d'étude le dispositif Erasmus, programme d'échanges entre étudiants au sein de la Communauté européenne. Il s'appuie sur une analyse comparative entre trois pays : la France, la Grande-Bretagne et l'Italie. Il entend souligner qu'en dépit d'un principe de réciprocité des échanges, les relations concrètes entre institutions universitaires se fondent sur des logiques d'« affinités sélectives » qui à la fois révèlent le caractère relativement élitiste du dispositif et renforcent les déséquilibres migratoires déjà existants entre les pays concernés.
De grandes différences de statuts et de fonctions demeurent entre les hommes et les femmes dans la sphère privée. Cet article souligne l’importance de la présence de l’enfant dans le maintien et la justification de ce déséquilibre persistant. L’enfance – et a fortiori la petite enfance – reste en effet un domaine où la coparentalité est peu active dans les faits. Fortement intériorisée par les parents des deux sexes, y compris chez les jeunes générations, la division sexuelle des rôles parentaux transparaît également dans l’action des politiques publiques menées en France au cours de la dernière période, tiraillées entre le souci affiché de favoriser une plus grande égalité entre hommes et femmes dans les sphères de la famille et du travail et leur « attachement traditionnel » aux spécialisations des rôles sociaux de sexe. L’institutionnalisation des modes de garde a fortiori individualisés, mais aussi paradoxalement les nouvelles lois supposées favoriser un meilleur partage des responsabilités parentales après divorce ont implicitement consacré une place principale aux femmes dans l’exercice de leur rôle maternel. En s’appuyant sur des résultats d’enquêtes sociologiques et sur une exploitation de données statistiques, cet article entend prendre la mesure de la réalité des normes sociales de parentalité à l’aune des représentations sociales et des actions de la sphère publique si étroitement présentes au cours de ces dernières décennies dans la définition sociale (normative) de la sphère privée et des ses relations internes.
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