Les règles monastiques qui voient le jour entre le ive et le viie siècle témoignent d’un nouveau type de normativité qui vise à organiser le quotidien d’une communauté en conditionnant les conduites individuelles. Tout en semblant indiquer les normes positives qui fondent la communauté, les règles des moines ne sont pas un dispositif normatif fonctionnant comme une règle de droit classique. Elles codifient le rapport du moine au temps, à l’espace et aux biens matériels, et soumettent au contrôle des supérieurs même la sphère intime des pensées individuelles. Or, décrivant minutieusement la vie au monastère, la règle postule une infinité virtuelle de degrés d’application. Pour être pratiquée, elle nécessite l’intervention constante d’une autorité apte à évaluer la réalité, dans ses aspects tant intimes que matériels. Les principes de l’évaluation et de la modulation (des peines, du travail, du jeûne…) fondent l’autorité du supérieur sur les moines et définissent les formes et les domaines de son exercice, en équiparant ces derniers à des res confiées par Dieu en gestion à l’abbé. Dans les règles se dessine ainsi une conception administrative du pouvoir et du gouvernement qui s’applique à la vie humaine dans son intégralité et qui ramène à quelque chose de mesurable même la sphère intime des individus et leurs pensées.
Les synthèses des manuels universitaires d'histoire du Moyen Âge donnent une idée de ces positions. Pour des références plus ponctuelles, échelonnées dans le temps, voir : E. TroelTsch,
Ce document a été généré automatiquement le 22 septembre 2020. Tous droits réservés Marina Benedetti (éd.), Valdesi medievali. Bilanci e prospettive di ricerca Revue de l'histoire des religions, 4 | 2012
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