Localisée en périphérie de la commune de Coulans-sur-Gée, à environ quinze kilomètres à l'ouest du Mans, la parcelle ZS 37 au lieudit « Les Brochardières » était jusqu'à récemment vouée au pâturage. La fouille qui s'est déroulée entre le 27 février et le 15 mars 2012 a permis de mettre au jour une nécropole à crémations partiellement conservée, installée le long d'une limite parcellaire d'origine probablement antique (matérialisée par une haie ou un chemin). Quatre dépôts ont été clairement identifiés, datés du courant du ii e siècle de notre ère jusqu'au début du iii e siècle par le mobilier céramique. L'organisation interne et le matériel issu des fosses présentent une grande diversité. Les dépôts sont de type mixte et/ou en ossuaire, dans des fosses probablement couvertes, ayant ménagé un espace vide. Les céramiques sont d'origine locale, seule une forme témoigne de l'existence de vaisselle importée. Par la suite, un atelier de réduction directe du minerai de fer a été installé vers le milieu du iii e siècle de notre ère au bord du parcellaire préexistant, comprenant une aire de calcination, un bas fourneau et un amas de scories, le tout arasé. À une date indéterminée, une partie de ces vestiges a servi à exhausser la bande de roulement du chemin proche.
Cet article propose une première synthèse sur le funéraire antique en Normandie occidentale établie à partir d’un corpus de 29 sites retenus parmi une documentation très dense et de qualité inégale. La plupart sont inédits, certains ont été partiellement publiés. Ce corpus illustre un large panel des pratiques funéraires identifiées au niveau régional et couvre une vaste plage chronologique allant du i er siècle avant notre ère au v e siècle. La crémation des corps domine largement le paysage funéraire bas normand depuis la Conquête et durant tout le Haut-Empire. Cette pratique cède peu à peu la place à celle de l’inhumation qui devient, à son tour, majoritaire dans le courant du iii e siècle. Cependant, de nombreux sites prouvent que ces deux rites ont longtemps coexisté. Au-delà de ces considérations, les sites funéraires antiques de Normandie occidentale reflètent une variété d’occupations depuis la tombe isolée au mausolée familial, en passant par la nécropole communautaire. Seules les nécropoles urbaines demeurent à ce jour non documentées.
Les interventions archéologiques effectuées au cours des deux dernières décennies ont permis d’identifier 32 structures, interprétées comme des tombes et a priori isolées de tout ensemble funéraire ou de zone d’habitat connus. Il s’agit de sépultures secondaires à crémation, datées majoritairement du Haut-Empire. Elles se répartissent sur l’ensemble de la partie occidentale de la région Normandie actuelle et sont généralement implantées dans ou à proximité de fossés parcellaires. La situation de ces structures et leur nombre nous ont conduits à nous interroger sur ce qui les distingue des sépultures découvertes dans les nécropoles locales. Ces tombes sont systématiquement associées à des contextes ruraux, il était donc aussi nécessaire d’essayer de comprendre leur fonction dans la structuration des campagnes normandes du Haut-Empire.
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