Les historiens médiévistes ont parfois peiné à appréhender le phénomène de la rébellion dans sa globalité et à le percevoir, non plus seulement comme un débordement de violences, mais aussi comme un procédé permettant de renouer un dialogue avec le pouvoir. C’est donc le concept même de révolte qui reste à déconstruire en parvenant à se départir de la notion d’absolu que nous lui attachons. Si le terme de révolte n’existe pas avant 1501, c’est aussi parce que le « révolté », loin de se considérer comme un révolté, voit dans sa rébellion l’outil nécessaire d’ouverture d’un espace public. Une telle analyse permet de reconsidérer la fonction de la rébellion en même temps que sa finalité : elle constitue un mode accepté, structurel de communication politique entre populaires et élites et joue, mutatis mutandis, le rôle dévolu aux manifestations dans nos sociétés démocratiques. De ce fait, elle participe, non d’un mouvement de refus, mais d’une contribution active au processus d’édification et d’adaptation de la monarchie et des gouvernements urbains.
The Revolt of the Tuchins : Social Banditism or Village Sociability ? - Traditional historiography looks upon the revolt of the Tuchins as a movement led by asocials and outcasts. Taking the opposite view, this article attempts to demonstrate that the Tuchins were on the contrary perfectly integrated into Languedocian society. From the example of Bagnols-sur-Cèze, it appears that the Tuchin movement, very active in Languedoc between 1380 and 1384, was organized around the urban as well as the rural networks of sociability since recruits came at the same time from village communities as well as from town suburbs. The revolt of the Tuchins, a reaction of self defense by individuals and communities alike fighting for survival at once against the ravages of roving bands and against fiscal levies, was doubtlessly an extreme form of sociability.
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