Distribution électronique Cairn.info pour Éditions juridiques associées. © Éditions juridiques associées. Tous droits réservés pour tous pays.La reproduction ou représentation de cet article, notamment par photocopie, n'est autorisée que dans les limites des conditions générales d'utilisation du site ou, le cas échéant, des conditions générales de la licence souscrite par votre établissement. Toute autre reproduction ou représentation, en tout ou partie, sous quelque forme et de quelque manière que ce soit, est interdite sauf accord préalable et écrit de l'éditeur, en dehors des cas prévus par la législation en vigueur en France. Il est précisé que son stockage dans une base de données est également interdit.

The development of an instrument is often analysed in a rather heroic fashion, as though it had single-handedly brought about the evolution of a whole scientific field. But instruments can also be regrouped within a wider instrumentation, in which they may be regularly reconstructed and rearticulated in such a way as to serve many different scientific purposes. This flexibility has a cost, which is on one hand the task of reconstruction, and on the other the monitoring systems that must be designed in order to discover scientific perspectives with the greatest potential, and the instrumental set-ups to develop in order to implement them. This article analyses a rare and complex instrumentation – a synchrotron – to determine links between instruments, and types of organization behind the functioning and evolution of these links.

L’analyse du fonctionnement d’un synchrotron, instrument utilisé par de multiples communautés scientifiques, nous offre l’occasion de nous interroger sur les facteurs qui permettent à des communautés aussi diverses de trouver malgré tout une certaine unité lorsqu’elles sont réunies dans une même organisation. L’étude montre que l’unité provient d’abord de ce que chaque communauté s’emploie à constamment maintenir les ferments de son identité propre en se distinguant des autres sur les plans physique et discursif. Finalement, c’est l’instrument lui-même, par les multiples projets entre membres de divers mondes que son développement et son entretien impliquent, qui est le principal ferment d’unification.

Cet article s’interroge sur la réalité et la portée du développement de formes de contrôle à distance, étant entendu que les gouvernements des territoires sont effectivement en profonde transformation. En s’appuyant sur l’étude de dispositifs promus depuis le milieu des années 2000 dans différents domaines d’action publique, il avance que ce mode de gouvernement repose sur le crédit que les acteurs lui apportent et leur cécité sur la difficulté qu’éprouve désormais l’État à réunir des financements assez conséquents et précis pour avoir une action réelle sur les territoires. Peut-on à ce titre parler de « pilotage » alors que, à force de chercher à s’affirmer par rapport à leurs services déconcentrés, les acteurs administratifs centraux se sont condamnés à des stratégies dont les modalités pratiques sont bricolées et les objectifs reconstruits rétrospectivement ?