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Résumé Les stations de moyenne montagne doivent faire face à des changements climatiques, à l’évolution des goûts de la clientèle et à l’irruption d’activités sportives nouvelles sur leur site. Le présent article interroge la manière dont une petite station de sports d’hiver du Vercors (France), Font d’Urle, s’adapte à cette nouvelle donne. Les sports émergents ont été considérés comme des innovations et leurs acteurs doivent coexister socialement et spatialement avec les acteurs du ski. L’enquête révèle une double situation. D’une part, un nouvel espace de pratique éloigné des remontées mécaniques fait converger humains et non-humains par la constitution d’un collectif. D’autre part, les pratiques sportives itinérantes cherchant à traverser la station sont quant à elles controversées. L’état d’avancement des collectifs s’explique par l’imbrication des espaces de pratique, par leur continuité ou leur discontinuité et par la perturbation des acteurs et de l’espace de l’activité dominante : le ski.

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International audienceL’étude réalisée porte sur un espace naturel de moyenne montagne – le col du Barioz – situé dans le massif de Belledonne, à proximité de Grenoble. La présence sur le site d’acteurs très variés produit des interactions multiples entre acteurs sportifs, touristiques, institutionnels, qui s’entrecroisent avec des usages plus traditionnels du lieu comme les activités cynégétiques et pastorales. L’objectif de l’étude est d’investir un espace qui relève de la nature ordinaire (Mougenot, 2003) et de comprendre comment l’organisation du site se transforme au gré des changements et des innovations. L’enquête repose sur une série d’entretiens semi-directifs avec les principaux acteurs du site. Le contexte d’action se caractérise par une conflictualité exacerbée opposant différents acteurs sportifs et non-sportifs : les skieurs et les snowboardeurs, les raquettistes et les skieurs de fond, la chasse et les différentes pratiques sportives, les pratiques itinérantes comme le VTT ou le tourisme équestre et les activités pastorales. En mobilisant les outils conceptuels de la sociologie de l’acteur-réseau (Latour, 2006), nous montrerons comment certaines innovations sportives participent à déconstruire des réseaux existants en multipliant les conflits. Par exemple, la mise en place d’une redevance pour la raquette à neige a été un médiateur qui a défait le réseau touristique. Nous mettrons également en évidence la manière dont s’organise la résistance au changement, qui se traduit parfois par l’exclusion du site d’activités sportives dérangeantes, qui sont confrontées à d’autres usages traditionnels du lieu