La circulation d’une ampleur inédite des biens culturels entre le Brésil et l’Europe dans la seconde moitié du XIX e siècle s’accompagne de la revendication d’une meilleure régulation de ces échanges afin de lutter contre la contrefaçon littéraire. Au Portugal et en France, les appels en faveur de la légalisation du droit d’auteur et de la signature de conventions diplomatiques se multiplient et trouvent de nouveaux relais dans l’espace public brésilien à mesure que le statut de l’homme de lettres y évolue. Aux actions individuelles et collectives initiées de part et d’autre de l’Atlantique depuis le milieu du XIX e siècle viennent s’ajouter à partir des années 1880 les initiatives menées par le mouvement associatif littéraire naissant, qu’il soit brésilien ou international, afin de peser sur le débat public au Brésil, et vaincre les réticences du monde politique et de l’empereur sur le sujet. La participation du Brésil au congrès sud-américain de Montevideo (1888-1889) et la signature de la première convention littéraire luso-brésilienne (1889) sont le prélude à la reconnaissance légale du droit d’auteur (1891 et 1898) : un processus auxquels les hommes de lettres, tour à tour journalistes, diplomates, hommes politiques ou juristes, ont largement contribué, en Europe comme au Brésil.