> Initialement développée pour le traitement de pathologies neurologiques, comme la maladie de Parkinson, la stimulation cérébrale profonde est actuellement utilisée dans certaines pathologies psychiatriques telles que les troubles obsessionnels compulsifs ou la dépression. Elle commence à être envisagée, voire appliquée, comme traitement de certaines addictions. Nous faisons le point dans cette revue sur l'évolution des discussions sur l'intérêt de cette approche thérapeutique, et discutons en particulier les arguments expérimentaux orientant le choix vers les deux cibles cérébrales les plus pertinentes pour traiter les addictions par stimulation cérébrale profonde : le noyau accumbens (NAc) et le noyau sous-thalamique (NST). < tion de volonté. Cependant, certaines formes de dépendances peuvent être atténuées, voire stoppées, grâce à des substituts de la drogue (comme la méthadone utilisée dans les cas de dépendance aux opiacés). De même, les thérapies comportementales peuvent contribuer à un arrêt de la conduite toxicomaniaque. Dans le cas de l'alcool par exemple, une démarche actuellement débattue consiste à proposer à certains alcooliques non pas une attitude d'abstinence complète telle que prônée jusqu'à présent, mais une attitude de consommation contrôlée. L'abstinence complète était jusqu'à présent principalement recommandée en partant du principe qu'un individu addict restera vulnérable toute sa vie, et qu'il n'existe aucun traitement satisfaisant pour l'aider à maintenir une consommation contrôlée. Les progrès de la neurochirurgie appliquée aux maladies neurologiques comme la maladie de Parkinson, ont également permis un renouveau des approches chirurgicales appliquées aux maladies psychiatriques. Celles-ci étaient en effet devenues « tabou » à la suite des effets secondaires désastreux des lobotomies et autres chirurgies appliquées à la psychiatrie. Mais le développement de la stimulation cérébrale profonde (SCP) -qui a été utilisée récemment chez des patients souffrant de dépression sévère et résistante aux médicaments, mais égale-ment chez des patients souffrant de troubles obsessionnels compulsifs (TOC) [45] -a relancé la discussion sur l'intérêt d'une thérapeutique chirurgicale dans les addictions.
Qu'est-ce que la stimulation cérébrale profonde ?La stimulation cérébrale profonde consiste en l'implantation d'une électrode dans une zone cérébrale déterminée et en l'application d'un courant, souvent à haute fréquence (130 Hz La dépendance à une drogue est une pathologie psychiatrique qui, pendant longtemps, n'a pas été considérée comme telle. En effet, l'addiction ne se résume pas au simple usage de drogue mais bien à une perte du contrôle de sa consommation et à une recherche compulsive et obsessionnelle de la substance. Elle est l'aboutissement d'une progression plus ou moins lente d'une consommation récréationnelle initiale, à une consommation abusive et enfin toxicomaniaque. Les travaux de recherche menés sur les conduites addictives ont montré que tous les individus ne sont pas égaux face à ce p...