“…Si les expériences résidentielles enfantines et adolescentes jouent donc un rôle important dans la construction sociale des individus, les espaces habités et fréquentés à l'âge adulte exercent aussi des effets sur la transformation des individus. Ils peuvent contribuer à définir les rapports sociaux de genre (Kebaza, 2004 ;Gaillard, 2018 ;Rougé, 2018), exacerber ou apaiser les tensions raciales (Cartier et al, 2008), amplifier ou réduire la distance sociale (Chamboredon et Lemaire, 1970), mais aussi agir sur les sociabilités (Bidard, 1988 ;Authier et Grafmeyer, 1997), les relations familiales (Young et Wilmott, 1957 ;Coing, 1966 ;Bonvalet, 2003), les styles de vie (Gilbert, 2013 ;Lion, 2018), les rapports à l'école des parents et de leurs enfants (Cayouette-Remblière, 2016 ;Beaud, 2018), ou encore sur les représentations de l'altérité sociale (Cousin, 2014), le sentiment d'insécurité (Zauberman et al, 2013), et les comportements politiques et électoraux (Braconnier, 2010 ;Gouard, 2014 ;Roché, 1994). Ces effets, qui peuvent s'avérer « très structurants » (Authier, 2007, p. 213), prennent des formes différenciées en fonction des lieux, des propriétés sociales des individus, de leurs ressources et de leurs trajectoires sociales et résidentielles.…”