La vulgarisation scientifique, sous toutes ses formes, constitue un espace privilégié de rencontres entre sciences et récit. La presse comme le livre documentaire exploitent dans cette visée, depuis déjà fort longtemps, les atouts de la narration. La télévision qui finance à grands frais des docufictions destinés à un large public n'est pas non plus en reste. Dans les musées, domaine qui nous intéresse, un nombre toujours plus grand de conservateurs revendiquent, pour leurs expositions scientifiques, une trame narrative. Utilisée pour organiser la présentation des objets, définir les orientations de mise en scène ou encore cadrer les textes, la trame narrative est, toute à la fois, la source à partir de laquelle se développe la création et son principe organisateur. D'une certaine façon elle en vient à déter-miner le fonctionnement sémiotique de l'exposition et donc la réception du visiteur. Mais dès lors, qu'en est-il de l'entrée du visiteur dans cette démarche de narration, de sa capacité à donner forme à sa visite par un récit, récit construit au fil de ses rencontres avec les objets présentés, de sa perception des indices que lui propose la scénographie, de son parcours ? De façon très concrète c'est la question de la médiation, entre le visiteur et l'exposition, qui est ici en jeu.