La mise en valeur des terres humides entraîne une amélioration de la production agricole, mais est parfois la cause des problèmes de santé chez certains exploitants. L’étude faite sur les bas-fonds de la commune de Zagnanado précisément ceux de Dovi-Zounnou, de klobo-gbadji, de Bamè et de Zonmon porte sur la caractérisation socio-sanitaire des ménages agricoles dans le cadre d’une exploitation durable des zones humides. Les conditions naturelles qui déterminent ces écosystèmes font de ces derniers, des sites qui font face aux situations sanitaires difficiles et contraignantes du fait de certaines affections (paludisme, gastro-entérite, cholera, l’ulcère de Buruli, la dracunculose, etc.…) liées à l’environnement. Il résulte de ces affections, des pertes de jours d’activités dont les conséquences au plan économique sont importantes. Dans la présente étude, des entretiens de groupe semi-structurés ont été tenus dans (04) villages exploitant les bas-fonds sur 10 que compte la Commune. De plus, un échantillonnage raisonné de 304 ménages agricoles soit 62% a été constitué et prenant en compte les ménages exclusifs des bas-fonds, les ménages mixtes et les ménages exclusifs des plateaux. L’estimation de la perte financière a été réalisée en fonction du nombre de jours de travail perdu, des coûts de traitement et les dépenses en main d’oeuvre. Les résultats ont montré que, i) l’exploitation agricole des bas-fonds a amélioré la production maraîchère (piment) et le revenu agricole des exploitants comparativement aux ménages exploitant exclusivement les plateaux ; ii) la prévalence du paludisme, des gastro-entérites, du choléra, de l’ulcère de Buruli et de la dracunculose est plus élevée dans les ménages exploitant les bas-fonds (15,75%) comparativement aux ménages exploitant exclusivement les plateaux (10,75%). De plus, ces maladies entraînent des pertes financières liées aux pertes de jours d’activité considérables pour les ménages exploitant exclusivement les bas-fonds qui peuvent s’évaluer à plus de 180 000 FCFA par hectare pour la campagne. Tout ceci montre que l’exploitation des zones inondables constitue une stratégie de lutte contre la pauvreté mais elle a un effet sur la santé des populations.Mots clés : Bas-fonds, ménages agricoles, écosystème, maladies hydriques, Zagnanado.
English Title: Socio-economic and health impacts of the sustainable development of inlands valleys in Zagnanado municipality (department of Zou, Benin)Wetland development leads to improved agricultural production, but is sometimes the cause of health problems for some farmers. The study of the low lands areas of the municipality of Zagnanado, specifically those of Dovi-Zounnou, klobo-gbadji, Bamè and Zonmon, focuses on the socio-health characterization of agricultural households in the context of sustainable exploitation of wetlands. The natural conditions that determine these ecosystems make them sites that face difficult and restrictive health situations due to certain conditions (malaria, gastroenteritis, cholera, Buruli ulcer, dracunculosis, etc.) related to the environment. As a result of these conditions, the loss of activity days, the economic consequences of which are significant. In this study, semi-structured group interviews were held in 4 villages of 10 exploiting the valley areas in the Commune. In addition, a reasoned sample of 304 agricultural households, or 62%, was compiled, taking into account exclusive low lands households, mixed households and exclusive up lands households. The estimation of the financial loss was based on the number of working days lost, processing costs and labour costs. The results showed that, (i) low lands farming improved vegetable production (pepper) and farmers' farm income compared to households exclusively operating on up lands; (ii) the prevalence of malaria, gastro-enteritis, cholera, Buruli ulcer and dracunculosis is higher in low lands households (15.75%) compared to households operating exclusively on the up lands area (10.75%). In addition, these diseases result in financial losses related to the loss of significant working days for households operating exclusively in the low lands, which can amount to more than 180,000 CFA francs per campaign. In conclusion, the exploitation of flood zones is a strategy to fight poverty but it has an effect on the health of populations.Keywords: Valleys, agricultural households, ecosystems, water diseases, Zagnanado.