Les accidents nucléaires majeurs ont conduit à la contamination de larges surfaces de terres par un mélange de radionucléides. Les populations humaines vivant actuellement sur ces territoires sont potentiellement contaminées par ingestion de radionucléides sur le long terme. Jusqu'à présent, les études se sont focalisées essentiellement sur le césium-137 ( 137 Cs), en cherchant à établir un lien entre le niveau de contamination des territoires, le niveau de contamination interne des populations et les effets biologiques observés. Cependant, des études expérimentales récentes ont montré des effets du 137 Cs chez le rongeur différents de ceux observés chez les populations contaminées. De plus, l'étude d'autres radionucléides comme le strontium-90 ( 90 Sr) montre l'induction d'effets biologiques qui pourraient en partie expliquer les observations faites chez l'Homme et attribuées à ce jour au 137 Cs. Par ailleurs, les activités industrielles et agricoles conduisent à la dispersion de polluants chimiques dont certains ont des effets toxiques bien décrits. Il en résulte que les études doivent maintenant s'intéresser à des situations d'exposition plus réalistes, avec un mélange de radionucléides et de polluants chimiques. Ceci permettra de compenser le manque de données disponibles sur les effets de mélange, de mieux comprendre les effets sanitaires observés chez les populations vivant dans des zones contaminées et d'améliorer leur protection en situation post-accidentelle.