La fédération SUD-PTT mène depuis plusieurs années une campagne contre la discrimination et la répression syndicale à La Poste dont elle se dit particulièrement victime. Une telle campagne peut surprendre compte tenu de la forte implantation syndicale dans cette entreprise et de l'institutionnalisation des relations sociales. La question est donc de savoir si cette entreprise peut se montrer globalement généreuse en droit syndical et adopter en même temps une politique ou une stratégie discriminatoire et répressive à l'égard des organisations syndicales les plus combatives. Plus précisément, on peut se demander si la confrontation qui oppose actuellement La Poste à ses syndicats « contestataires », dont SUD-PTT, n'a pas un autre enjeu que celui des réorganisations organisationnelles et économiques de l'entreprise, qui touche alors à la redéfinition du « dialogue social » interne.
AbstractFor several years now, the SUD-PTT federation has been conducting a campaign against discrimination and union repression at La Poste, of which it has been a victim. The SUD-PTT campaign can come as a surprise, given the strong union presence at La Poste, and given the institutionalization of its social relations. The issue here is to explore if La Poste can portray itself as having munificent union rights and yet adopt discriminatory, repressive policy or strategy against the most challenging union organizations. More to the point, one wonders if there isn't more at stake in the confrontation which currently pits La Poste against its "dissident" unions -which includes SUD-PTT -examined in this article. Is there not an agenda which implies redefining the in-house "social dialogue", under the cover of the organizational and economic restructuring at La Poste.