Identité, vieillesse et société

Abstract

Dans ce texte nous définirons d'abord, en référence à Erikson, la notion d'identité ; nous montrerons comment cette identité s'inscrit dans une culture donnée, laquelle offre un soutien à l'individu. Ensuite, nous verrons comment ce support culturel nécessaire à la construction de l'identité fait défaut aux personnes vieillissantes mises à la retraite, provoquant ainsi chez elles une « crise d'identité ». Enfin nous expliquerons comment ce phénomène engendre chez les personnes âgées une psychologie de compensation et des attitudes typiques de membres de groupe minoritaire.After having shown how each culture allows the individual to trow his "sameness" into identity, psychosocial identity, significant for himself and his community, we explain how this cultural support fails for the elderly person reaching retirement. We then see how the impossibility of a congruent relationship between the personal identity and dominant social values provokes in the elderly person a chain of defensive and compensatory behaviour often labelled as being due to an intrinsically involutionary psychology of aging. Finally, we show how this is the lot of the members of all minority groups and that, in fact, old people have the characteristics of a minority group. 3

Vieillissement et accessibilité à la rue commerçante : le cas de la Promenade Masson

“…Les témoignages recueillis lors de notre étude montrent que les lieux de socialisation sont variés et très importants pour les personnes âgées. Lorsque celles-ci sont autonomes et demeurent dans leur logement, la rue commerçante de quartier acquiert encore plus d'importance pour compenser les effets négatifs de l'isolement associé à la perte d'une socialité professionnelle (chez les retraités) ou de la compagnie familiale (Simard, 1980). La rue commerçante permet ainsi aux personnes âgées de réaliser leurs achats quotidiens et, plus encore, de socialiser, ne serait-ce qu'à travers une brève conversation spontanée ou un simple échange de regards (Burton & Mitchell, 2006).…”

“…Elles favorisent, par exemple, le maintien d'un mode de vie autonome ainsi que la consolidation des réseaux de solidarité (Bonanomi, 1998); elles peuvent contribuer au bienêtre des aînés au plan émotionnel (Cattell, Dines Gesler & Curtis, 2008, p. 545), ne seraitce qu'en suscitant une participation à la vie en collectivité et une reconnaissance sociale (Forcet & Bazelle, 1999, p. 96-97). Or, le vieillissement peut rendre de plus en plus rares les occasions d'interaction : le départ à la retraite ou la perte éventuelle du conjoint peuvent en effet entraîner une diminution significative d'occasions d'interagir avec d'autres personnes sur une base quotidienne (Simard, 1980). Les personnes âgées se voient ainsi obligées à trouver de nouveaux rôles dans la société et une alternative à la sociabilité professionnelle (Dubar, 2000).…”