L’article porte sur l’expérience de l’orientation du lycée vers l’enseignement supérieur, dans un contexte de réformes éducatives et de pandémie. De l’analyse des données qualitatives et quantitatives recueillies auprès d’étudiants de licence 1, il ressort d’abord que les plateformes numériques mises à la disposition des jeunes sont pléthoriques, jugées utiles mais paradoxalement peu mobilisées, et ne préjugent en rien de la capacité à construire un projet d’orientation. Il ressort ensuite que l’utilisation de la plateforme Parcoursup cristallise les angoisses des élèves et des familles, en lien notamment avec un accompagnement décrit comme essentiellement procédural, un algorithme perçu comme opaque ou encore la crainte de faire des « mauvais » choix. Il ressort enfin que l’articulation entre orientation, numérique et pandémie est particulièrement fragile, les jeunes étant sensibles à un accompagnement personnalisé et en face-à-face. Nos résultats montrent que, dans un contexte donné, l’usage du numérique ne contribue guère au bien-être des jeunes et à la réduction des inégalités d’orientation.