Entre 1965 et 2010, l’espace de référence dans le cinéma québécois est passé de la ville centre à la banlieue pavillonnaire, ou pour le dire autrement, « l’espace urbain » dans l’imaginaire cinématographique renvoie de moins en moins à la ville proprement dite. L’analyse repose sur un corpus de 250 films de fiction québécois, et comporte deux dimensions. Une analyse synchronique révèle que pendant toute la période, à une représentation dans l’ensemble négative de la ville répond une représentation plutôt positive de la banlieue. Une analyse diachronique révèle pour sa part que se multiplient les films où la banlieue prend toute la place, et qu’elle y apparaît désormais comme un lieu complexe, autosuffisant et support de mémoires individuelles.Between 1965 and 2010, the reference area in Quebec cinema has moved from the central city to the suburbia, or in other words, « urban space » in the cinematic imaginary refers less and less to the city itself. The analysis is based on a corpus of 250 films of Quebec fiction, and has two dimensions. Synchronic analysis reveals that during the period, a general negative representation of the city meets a rather positive portrayal of the suburb. For its part, a diachronic analysis reveals that the movies where the suburb takes the whole place multiply, and that it now appears to be a complex, self-sufficient environment that supports individual memories.Entre 1965 y 2010, el espacio de referencia en el cine quebequense pasó de la ciudad-centro al suburbio residencial o, para decirlo de otra manera, “el espacio urbano” en el imaginario cinematográfico evoca cada vez menos la ciudad propiamente dicha. El análisis se basa en un corpus de 250 películas quebequenses de ficción, y consta de dos dimensiones. Un análisis sincrónico revela que durante todo este período, a una representación — en su conjunto negativa de la ciudad, responde una representación más bien positiva del suburbio. Por su parte, un análisis diacrónico revela que aquellas cintas donde el suburbio ocupa toda la atención se multiplican, y éste aparece ahora como un lugar complejo, autosuficiente y como soporte de las memorias individuales