Cet article s’intéresse à la question du sanctuaire comme cadre de la mémoire, en analysant la transposition d’un lieu de culte marial de l’Algérie à la France, à la suite de l’exil sans retour d’une population dispersée et hétérogène, les Européens d’Algérie, qui vit ses expériences passées comme rejetées de part et d’autre de la Méditerranée. Il s’attache à examiner dans un premier temps les similitudes et les caractéristiques distinctives des deux sanctuaires, lesquelles mettent en lumière les contours d’une relation différentielle au passé. Il conduit dans un second temps à discuter la notion de lieu de mémoire, en suivant les analyses de Maurice Halbwachs sur les relations entre mémoire dite collective, temps et espace.In this article, I would like to examine how a shrine can be viewed as a frame of memory. My purpose is to analyse the rebuilding in France of an Algerian worship place, dedicated to the Virgin, after the exile of the repatriates of Algeria. I will attempt to highlight the distinctions and the similarities between both shrines, in Algeria and in France, in order to grasp the various outlines of the past. Following Maurice Halbwachs’ analyses of relations between social memory, time and space, will lead me to question the notion of « Lieux de mémoire »