Cet article interroge la portée stratégique du laboratoire perpignanais du Rassemblement national au regard de la vague RN aux élections présidentielles et aux législatives dans l’ancien Languedoc-Roussillon. Nous partons de l’hypothèse formulée par E. Négrier et J. Audemard que, dans l’ex-Languedoc-Roussillon, la stratégie du RN consiste désormais moins à consolider des territoires d’enracinement qu’à structurer des territoires d’établissement. Stratégie qui soulève de nombreuses interrogations quant à la portée effective du laboratoire perpignanais, aux formes d’adhésion au sein des différents territoires (urbain, périurbain, rural), à la banalisation du RN sur la scène institutionnelle et politique locale et régionale, aux compromis des élus LR et centristes mais aussi aux capacités et limites du RN à agir (base militante faible, appareil politique peu présent sur le territoire).